Un pionnier pour l'UNICEF

La collaboration entre Kaye et l’UNICEF faillit se terminer avant même d’avoir commencé. L’acteur se trouvait en effet, en 1953, dans un avion qui assurait la liaison Londres-New York quand l’un des moteurs prit feu. Maurice Pate, à l’époque Directeur général de l’UNICEF, se trouvait également à bord et était assis à côté de Kaye. Le scénario est digne d’un film de Hollywood et pourtant c’est ainsi que tout a commencé.

Après avoir atterri sains et saufs en Irlande, les deux hommes commencèrent à parler dans l’avion qui les ramenait à New York. Pate parla de l’UNICEF et expliqua que l’un des problèmes majeurs que rencontrait l’organisation était de se faire connaître auprès du grand public. Sans s’en rendre compte, il venait de semer une graine en terrain conquis. Car D. Kaye était mûr et fin prêt dans sa vie d’homme pour jouer le rôle qu’on attendait de lui : devenir ambassadeur itinérant de l’UNICEF.

A New York, Maurice Pate et Danny Kaye tombèrent d’accord sur le cadre de leur première collaboration. Il s’agirait d’un documentaire « Mission pour les enfants » produit par Paramount Pictures et, dont les bénéfices iraient à l’UNICEF. Le documentaire montre D. Kaye faisant la tournée d’une série de projets de l’UNICEF en Corée, à Hong Kong, en Inde, au Japon, au Myanmar et en Thaïlande. Plus de cent millions de personnes verront ces reportages.

Ce fut le début d’un engagement extraordinaire. Pendant les 33 années qui suivirent, Danny Kaye parcourut le monde, prononçant des discours, donnant des spectacles, présentant des manifestations spéciales et parlant au grand public des besoins des enfants.

Trick-or-Treat for UNICEF

Danny Kaye a clairement marqué l’UNICEF de son empreinte et reste un exemple et une source d’inspiration pour tous les autres ambassadeurs qui se sont engagés à nos côtés par la suite.

Danny Kaye aura aussi donné tout son sens à la notion d’ambassadeur itinérant de l’UNICEF. L’acteur fera en effet sensation lors de la promotion la campagne Halloween « Trick-or-Treat » de l’UNICEF qui existe encore de nos jours aux Etats-Unis.  Aux commandes de son avion personnel, il va entreprendre une série vertigineuse de tournées invitant les enfants à participer bénévolement à cette campagne de l’UNICEF qui deviendra célèbre dans toute l’Amérique du nord. Lors de son dernier voyage, en 1968, Danny Kaye a fait escale dans 65 villes américaines et canadiennes en cinq jours, ce qui le fit entrer dans le Livre Guinness des records dans la catégorie « Homme de spectacle volant le plus rapidement ».

La foi de Kaye en l’avenir des enfants du monde n’a jamais fléchi, pas plus que sa conviction que l’UNICEF pouvait jouer un rôle vital pour assurer cet avenir.

Les objectifs de la révolution pour la santé des enfants sont à notre portée, déclarait-il devant le Conseil d’administration de l’UNICEF, en 1983. Même si le tableau peut paraître décourageant à certains moments, cette révolution s’accomplira si des personnes de bonne volonté s’unissent et font de leur mieux. Le travail de l’UNICEF est un hommage à l’humanité et à la volonté de l’homme.

Ces paroles prophétiques de Danny Kaye, prononcées quelques années avant sa mort, ont montré que l’acteur avait raison. L’incroyable « révolution de survie pour les enfants » que l’UNICEF a menée dans les années 80 avec l’OMS a permis de faire passer la couverture vaccinale mondiale des enfants contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la tuberculose, la polio et la rougeole de 5% à plus de 85% aujourd’hui. Avec ce succès et la promotion de moyens simples et efficaces tels que l’allaitement maternel, le contrôle du poids et de la croissance des jeunes enfants et l’utilisation des sels de réhydratation contre la déshydratation diarrhéique, la mortalité infantile annuelle va passer de 14,6 millions, en 1986 à 5,3 millions aujourd’hui et ce malgré une démographie planétaire en pleine expansion.

Et nous, nous voulons rendre hommage ici à la volonté d’un homme plein d’humanité.