Thomas (nom d'emprunt) a 12 ans, c’est un « enfant soldat », un enfant lié à une force ou un groupe armé. Selon les Principes de Paris, le terme désigne « toute personne âgée de moins de 18 ans, enrôlée ou exploitée dans un conflit armé ou un groupe armé, à quelque titre que ce soit. »
L'exploitation des enfants dans les situations de conflit ne se limite pas au port d'une arme ou à la participation à un combat. Il arrive fréquemment que les enfants, garçons et filles, soient utilisés comme messagers, espions, porteurs, cuisiniers, boucliers vivants ou objets sexuels. Ce sont des situations que l'on observe principalement au sein des groupes armés non gouvernementaux : rebelles, guérillas, terroristes, etc.
Les enfants sont enlevés ou recrutés de force, mais parfois ils rejoignent d'eux-mêmes des groupes armés parce qu'ils n'ont plkus aucune autre perspective. Il s'agit d'enfants pauvres, marginalisés ou maltraités. La plupart de ces enfants seront traumatisés à vie et à des degrés divers.
Faites la connaissance de Mark, qui a été libéré et a bénéficié de l’aide du programme de réintégration de l’UNICEF :
- Les groupes armés enrôlent plus de garçons que de filles. De tous les enfants libérés, 12 % sont des filles.
- 28 % des enfants libérés dans la région de l’Équatoria-Occidental ont moins de 15 ans.
- Les enfants des groupes armés ne portent pas tous les armes. Certains sont exploités pour nettoyer ou comme porteurs, cuisiniers ou sentinelles.
- Les filles des groupes armés sont souvent victimes de violences sexuelles et de genre.
- Personne ne connaît le véritable nombre d’enfants soldats au Soudan du Sud, entre autres en raison du faible nombre d’enregistrements des naissances, ce qui complique la vérification de l’âge.
Une fois qu’un enfant est libéré d’un groupe armé, un programme de réintégration de 3 ans débute. L’enfant se voit attribuer un assistant social qui l’accompagnera pendant l’ensemble du processus.
Il bénéficie d’un soutien psychologique, de soins de santé et du matériel de base pour repartir à zéro, comme des vêtements et du matériel scolaire.
Nous nous mettons également en quête de sa famille afin qu’ils puissent être réunis et nous l’aidons afin qu’il retourne à l’école et soit réintégré dans la communauté.
James est encore très jeune, mais il a déjà beaucoup vécu. Lorsque la guerre civile a éclaté en 2013, il a été enlevé par un groupe armé. Pendant un combat, il a été gravement blessé à la jambe et laissé pour mort.
Une patrouille des Nations Unies l’a trouvé deux jours plus tard et ramené à la capitale Juba pour qu’il y soit soigné. James s’en est sorti et, grâce à l’aide de l’UNICEF, lui et sa famille ont été réunis quelques mois plus tard.
Il est l’un des 6 000 enfants que l’UNICEF a ramenés chez eux depuis le début de la guerre.
Ceci est une histoire vraie. En 2020, nous sommes repartis à la recherche de James afin de voir comment il se portait au sortir de son programme de réintégration.
- L’UNICEF a soutenu la libération de 3 785 enfants au Soudan du Sud depuis 2013.
- Plus de 3 300 cas avérés de violations graves des droits des enfants ont été rapportés à l’organe national de contrôle depuis décembre 2013.
- L’UNICEF prévoit de libérer 2.100 enfants en 2020 s’il dispose de suffisamment de fonds.
- Le plus grand programme de réintégration de l’UNICEF se trouve à Yambio, dans le sud ouest du Soudan du Sud.
- Le programme de réintégration de l’UNICEF coûte 2 000 dollars US par enfant pour une période de 3 ans.
- La plupart des enfants ayant complété le programme de réintégration ne se refont pas enrôler dans un groupe armé.
- Plusieurs ambassades au Soudan du Sud ont formé un « groupe d’amis », demandent ensemble aux différentes parties d’arrêter de recruter et d’exploiter des enfants et soutiennent le programme de réintégration de l’UNICEF.
- L’UNICEF protège l’identité des enfants afin d’éviter des représailles, une stigmatisation ou un nouveau recrutement.
- L’UNICEF a besoin de 4,2 millions de dollars en 2020 pour continuer à libérer et réintégrer des enfants associés à des groupes armés.
- Ces programmes, qui apportent un soutien vital aux enfants relâchés par les forces et groupes armés au Soudan du Sud, risquent d’être suspendus par manque de financement.