L’UNICEF lance une série de vidéos sur les cauchemars des enfants associés aux forces armées et aux groupes armés.
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« Le cauchemar qui continue à me hanter, c'est mon père qui est massacré par le groupe qui m'a capturé », a déclaré Joseph [NOM CHANGÉ] qui n'avait que 13 ans lorsqu'il a été kidnappé, forcé à se battre, après avoir assisté à la mort de son père.
Juba, 10 février 2021 - Joseph est l'un des cinq enfants de la série vidéo « Quand je ferme les yeux », lancée aujourd'hui par UNICEF.
La série se concentre sur les cauchemars récurrents comme réaction courante chez les enfants associés aux forces armées et aux groupes armés et sur leurs effets dévastateurs. Ils affectent leur sommeil, leur capacité à se concentrer et leur comportement. Ils ont souvent des difficultés à l'école, deviennent irrités et agressifs ou se replient complètement sur eux-mêmes. Alors que le monde commémore la Journée internationale contre l'utilisation d'enfants soldats le 12 février, UNICEF met en évidence les effets néfastes des conflits armés sur les enfants directement confrontés à des atrocités.
« Alors que les blessures physiques sont rapidement soignées, les blessures psychologiques restent souvent béantes et difficiles à soigner », a déclaré Andrea Suley, représentante par intérim d'UNICEF au Soudan du Sud. « Pour que les enfants utilisés par les forces et groupes armés puissent reconstruire leur vie et se créer un avenir, ils doivent bénéficier d'un soutien psychosocial et d'un traitement adéquat lorsque cela est nécessaire. »
Le Soudan du Sud a un système de soins de santé mentale défaillant et il n'existe qu'un seul service psychiatrique avec peu de lits dans tout le pays et un nombre limité de spécialistes. Cependant, beaucoup peut être fait au niveau communautaire, grâce à un suivi étroit de la part des travailleurs sociaux. Ainsi, chaque enfant du programme de réintégration soutenu par l’UNICEF bénéficie d'un travailleur social spécialisé pendant trois ans.
« Depuis que j'ai rencontré mon assistante sociale, elle m'a aidée pour beaucoup de choses, c'est pourquoi je ne rêve plus », a déclaré Sara [NOM MODIFIÉ]. Elle n'avait que 10 ans lorsqu'elle a été forcée à rejoindre un groupe armé. Elle faisait des cauchemars plusieurs fois par semaine après sa libération.
« Les histoires des enfants sont des témoignages qui montrent l'importance de mettre fin au recrutement et à l'utilisation des enfants dans les conflits armés. UNICEF demande instamment à toutes les parties au conflit au Soudan du Sud d'honorer leurs engagements de ne pas violer les droits des enfants et au gouvernement d'assurer le financement de la mise en œuvre complète du plan d'action global contre les graves violations des droits des enfants dans les conflits armés », déclare Andrea Suley.
Depuis 2013, l'UNICEF a soutenu la libération et la réintégration de
3.785 enfants soldats au Soudan du Sud. Sous l'égide de la Commission nationale pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration du Gouvernement du Soudan du Sud, les enfants libérés sont hébergés dans des établissements de soins temporaires mis en place par l'UNICEF et ses partenaires, où ils reçoivent le soutien nécessaire, notamment des vêtements, de la nourriture et l'accès aux services de santé . Ils sont ensuite enregistrés et l'UNICEF retrouve leurs familles en vue d'une éventuelle réunification. Les enfants reçoivent également un soutien psychosocial et des programmes de réinsertion sociale et économique tels que la formation professionnelle.
L'UNICEF élabore un plan multisectoriel triennal pour chaque enfant afin de s'assurer qu'il bénéficie du suivi et du soutien nécessaires