Et cette statistique ne prend en compte que les enfants qui parviennent jusqu’à ces centres spécialisés. Les mères doivent parfois marcher plusieurs jours avant de trouver de l'aide pour faire soigner leurs enfants. Il y a bien sûr les distances qui posent un problème mais aussi le terrorisme et les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires.
Nous craignons en conséquence que plusieurs milliers d'enfants ne pourront pas être traités et mourront chez eux ou en cours de route sans l’assistance dont ils ont cruellement besoin.
Ces chiffres édifiants montrent que la Somalie est sur le point de connaître sa pire tragédie humanitaire depuis ces cinquante dernières années.
Cela fait quatre ans maintenant que la Somalie manque de pluie. Les sécheresses prolongées qui touchent la plupart des régions du pays provoquent de graves pénuries d'eau. Le bétail meurt et les cultures dépérissent. De nombreuses familles, contraintes de chercher de l'eau et de la nourriture, quittent leur région et viennent grossir les rangs des personnes déplacées en Somalie.
La crise actuelle, provoquée par le changement climatique et les conflits qui ont cours dans de nombreuses régions, confrontent plus d’un quart de la population à une grande insécurité alimentaire et met des centaines de milliers d’enfants en danger.
Une aide supplémentaire est absolument nécessaire. Immédiatement.
D'autres pays de la Corne de l'Afrique connaissent également une sécheresse extrême. On estime que 20 millions de personnes en Érythrée, en Éthiopie, au Kenya et en Somalie auront besoin d'eau et d'aide alimentaire au cours des six prochains mois.
La guerre en Ukraine met les familles de la Corne de l'Afrique dans une situation intenable. L'Éthiopie, le Kenya et la Somalie sont devenus de plus en plus dépendants des céréales en provenance de la Russie et de l'Ukraine. Ils importent respectivement 67%, 89% et 92% de leurs céréales de ces deux pays.
Les enfants de la région ont besoin d'une aide vitale de toute urgence.
Aidez-les avant qu'il ne soit trop tard !
L'impact de la crise sur les enfants
En Somalie, les familles prennent des mesures extrêmes pour survivre. Des centaines de milliers de personnes quittent leurs foyers et entreprennent un long et périlleux voyage à la recherche de nourriture, d'eau potable et de terres pour faire paître leur bétail.
Owliyo, 30 ans, et ses enfants ont également quitté leur ferme dans l'espoir d'un avenir meilleur. La sécheresse et l'insécurité leur ont fait perdre toutes leurs récoltes et leur bétail.
Depuis quatre mois, la famille vit dans une tente qu'elle a construite elle-même ici à Dollow, en Somalie. La tente est trop exiguë et ne peut abriter toute la famille. Certains enfants doivent donc dormir dehors. Tout ce qui leur reste, ce sont les vêtements qu'ils portent sur eux, quelques assiettes, tasses, un bol et une casserole empruntée à une voisine pour les rares fois où la famille a l’occasion de manger du riz, des pâtes ou de l'injera (sorte de grande crêpe).
"Nous avons l'impression que le monde nous a oubliés", déclare Faduma, à Dollow, en Somalie, où elle et d'autres habitants de son village viennent en aide à des centaines de nouveaux arrivants contraints de se déplacer en raison de la sécheresse et de l'insécurité. Mais il y a peu de choses à partager. "Tout le monde ici souffre de la sécheresse", dit Faduma. "Nous sommes dans la même galère."
Les terribles pénuries d'eau et l'accès insuffisant aux installations sanitaires et d'hygiène augmentent le risque d'épidémies et l’apparition de maladies telles que le choléra et des infections respiratoires mais aussi des diarrhées aqueuses aiguës.
L'UNICEF travaille avec ses partenaires pour acheminer par camion de l'eau aux personnes déplacées afin d'empêcher la propagation de maladies. Des équipes spécialisées en hydraulique creusent de nouveaux puits et restaurent les anciens qui étaient endommagés.
Des centaines de milliers d'enfants somaliens risquent de souffrir de malnutrition aiguë sévère - la forme la plus visible et la plus dangereuse de malnutrition. Une évaluation réalisée en février 2022 montre que plus de 1,4 million d'enfants sont concernés par ce risque en raison de la sécheresse actuelle.
Pour enrayer la malnutrition, l'UNICEF travaille étroitement avec le gouvernement somalien et ses partenaires. Nous fournissons des aliments thérapeutiques pour traiter les cas de malnutrition aiguë sévère et des micronutriments pour remédier aux carences nutritionnelles dont souffrent les enfants. Nous prodiguons également des conseils pratiques pour encourager les familles à recourir aux bonnes méthodes en matière de nutrition et de santé.
Les enfants souffrant de malnutrition courent plus de risques de tomber malades car ils sont affaiblis. En outre, les familles déplacées vivent souvent dans des endroits surpeuplés, difficiles d'accès, temporaires et dépourvus de centres de santé.
L'UNICEF travaille avec ses partenaires afin de permettre aux mères et à leurs enfants d’accéder à des services de santé essentiels pour sauver des vies.
Nous organisons aussi les vaccinations de routine pour les enfants et fournissons les vaccins anti-COVID-19. Enfin, nous renforçons la capacité des autorités locales à fournir des services de santé et de nutrition.
Du fait de leur errance en quête de nourriture et d’eau potable, de nombreuses familles sont dans l’impossibilité de mettre leurs enfants à l'école. Beaucoup d’enfants abandonnent l'école, en particulier les filles en pleine puberté, et ne reviennent plus jamais. Non seulement ils n'ont plus accès à l'éducation, mais ils sont tout à coup davantage exposés à l'exploitation et aux abus.
La flambée des prix des produits de base a précarisé de nombreuses familles. Celles-ci ont alors souvent recours à des stratégies de survie erronées ou négatives telles que le mariage des enfants, pour tenter de soulager la pression financière qui pèse sur elles.