Au cours des six derniers mois, des milliers d'écoles ont été détruites par l'artillerie lourde, des frappes aériennes et d'autres armes explosives. Certaines écoles ont aussi été utilisées comme abris, points d'approvisionnement ou à des fins militaires. Et de nombreux élèves et enseignants sont en fuite.
Depuis février 2022, plus de 10,3 millions de réfugiés d'Ukraine - principalement des femmes et 2,25 millions d'enfants - ont franchi la frontière à destination de 37 pays différents. Actuellement, plus de 5,8 millions de réfugiés ukrainiens résident toujours en Europe.
LES CONSEQUENCES SUR LA VIE ET L'AVENIR D'UNE GÉNÉRATION ENTIÈRE D'ENFANTS EST DÉCHIRANT.
L'UNICEF met tout en oeuvre pour donner accès à chaque enfant à une éducation sûre et inclusive - en classe ou parfois en ligne lorsque la zone où sont situées les écoles n'est pas sûre. Nous assurons aussi cet accès dans les pays voisins. Nous veillons enfin à ce que les enfants bénéficient d'un soutien psychosocial. De nombreux enfants estiment qu'il est très difficile d'apprendre et de se concentrer dans un environnement marqué par la violence et les troubles.
Stepan et Yaroslav, tous deux âgés de 14 ans et originaires de Kharkiv, sont allés à l'école pour la dernière fois le 23 février. Le lendemain, ils ont été réveillés par le bruit de fortes explosions. Les deux garçons décrivent les jours et les nuits qu'ils ont passés dans une cave pendant le bombardement de la ville.
"Il y avait beaucoup de bruit, beaucoup de fumée et une odeur pénétrante de suie", raconte Yaroslav. "Tout autour, les bâtiments étaient en feu. Notre école a été prise pour cible pendant 12 heures."
Leur école - autrefois un bâtiment de trois étages avec la devise "Réussir dans l'apprentissage - Réussir dans la vie" inscrite au-dessus des portes - a été complètement détruite. Les murs sont maintenant noirs à cause des explosions. Plus aucune fenêtre n'est intacte et la façade est criblée de balles et de grenades.
Stepan raconte : "Quand j'ai vu notre école partir dans les flammes, j'avais les larmes aux yeux."
Stepan ne peut se concentrer sur ses devoirs que lorsque les bombardements cessent et qu'il n'a pas à s'abriter des attaques constantes. En l'absence d'une connexion Internet stable, il est difficile de suivre les cours en ligne et de rester en contact avec les enseignants.
Les garçons rêvent de la fin de la guerre et d'une nouvelle école.
"J'aimerais vraiment retourner à l'école", dit Yaroslav. "Nous avions de professeurs et amis supers là-bas."
Marianna, 10 ans, parvient encore à suivre les cours en ligne à Vinnytsia. "Au début, nous avions 4 ou 5 leçons par jour. Maintenant, il n'y en a que 2 ou 3." La jeune fille est aussi régulièrement effrayée par les sirènes d'alarme aériennes. "Si l'alarme se déclenche, je préviens mon professeur, je ferme mon PC et je cours me réfugier dans le couloir.
Bien qu'elle soit satisfaite des cours en ligne, ses amis, les pauses avec du lait au chocolat et ses cours de taekwondo et de couture lui manquent.
"Nous utilisons le chat de la classe pour envoyer des photos des pages des manuels scolaires. Car de nombreux enfants ont dû abandonner tout leur matériel scolaire lorsqu'ils ont fui", explique Natalia, la mère de Marianna. "Mais cela a aussi un côté positif : ma fille sait maintenant bien manier un éditeur de photos".
En Ukraine, les enfants et les jeunes perdent pied parce qu'ils ne peuvent plus aller à l'école. Or dans les situation d'urgence, il est essentiel que leur scolarité ne s'interrompe pas. Pour leur avenir mais aussi parce que l'école constitue une sorte de refuge qui restructure un peu leur vie, leur permet d'avoir des contacts sociaux et de continuer à vivre aussi normalement que possible dans les circonstances actuelles. C'est là aussi où ils reçoivent des conseils pour faire face aux événements traumatisants et au stress que génère le conflit.
Avec ses nombreux partenaires, l'UNICEF s'engage à fournir des solutions d'apprentissage sûres et appropriées au plus grand nombre d'enfants possible afin qu'ils puissent poursuivre leur scolarité. Grâce à l'incroyable solidarité et générosité de nos donateurs et de la communauté internationale, nous avons pu aider de nombreux enfants :
- Dans des dizaines de stations de métro de Kharkiv utilisées comme abris, des bénévoles, avec le soutien de l'UNICEF, ont mis en place des espaces amis des enfants où des enseignants, des psychologues et des moniteurs enseignent aux enfants, jouent avec eux et les aident à surmonter leur traumatisme.
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Nous avons distribué des fournitures scolaires à plus de 290.000 enfants dans les abris, les stations de métro et autres lieux de refuge.
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La plateforme d'éducation en ligne développée par le ministère de l'éducation avec le soutien de l'UNICEF durant la pandémie de COVID-19 est maintenant utilisée pour les étudiants déplacés en Ukraine. Nous avons aidé ainsi 3,7 millions d'enfants à terminer leur année scolaire 2022 en ligne.
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Nous intégrons la santé mentale et le soutien psychosocial dans les programmes d'éducation, ainsi que la sensibilisation aux risques des explosifs non explosés.
Au total, 2.800 enseignants et volontaires ont reçu une formation pour apporter un soutien psychosocial et des compétences de vie aux enfants. -
Cet été, l'UNICEF a également aidé plus de 1,3 million d'élèves ukrainiens du secondaire à se préparer aux examens d'État et à obtenir leur diplôme, malgré le conflit armé.
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Pour les enfants qui ont fui l'Ukraine, l'UNICEF aide les gouvernements et les municipalités à intégrer les enfants dans les systèmes scolaires nationaux, ainsi que dans des voies éducatives alternatives, comme l'apprentissage en ligne. Nous apportons également notre soutien pour organiser des cours de langue afin que les enfants puissent s'intégrer dans le système éducatif de leur pays d'accueil. De cette manière, 600.000 enfants réfugiés ont déjà eu accès à l'éducation dans les pays voisins.
LES ENFANTS DOIVENT AVOIR TOUTES LES CHANCES DE POURSUIVRE LEUR ÉDUCATION, EN CLASSE OU EN LIGNE. LES ENFANTS ET LES ÉCOLES DOIVENT ÊTRE PROTÉGÉS CONFORMÉMENT AU DROIT HUMANITAIRE INTERNATIONAL. EN CONSEQUENCE, LES PARTIES AU CONFLIT DOIVENT PRENDRE LES MESURES QUI S'IMPOSENT POUR ÉVITER L'UTILISATION D'ARMES EXPLOSIVES DANS LES ZONES HABITÉES ET L'UTILISATION DES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES A DES FINS MILITAIRES.