Un lieu d’étude même au milieu de la violence

3,7 millions d’enfants afghans sont exclus de l’école primaire. Il ne faut pas s’étonner dès lors si le pays possède l’un des taux d’analphabétisme les plus élevés au monde.

Certaines barrières culturelles, le travail imposé aux enfants dès un très jeune âge, le manque d’infrastructures scolaires et d’enseignants formés sont responsables expliquent cet indicateur social qui mine le développement du pays. La déscolarisation touche plus particulièrement les enfants des zones rurales et les filles.

Le conflit participe aussi dans une large mesure à l’éloignement des enfants de l’école. En 2018, on a enregistré 192 attaques contre des établissements scolaires qui étaient le fait principal des Talibans. Cette insécurité a poussé de nombreux parents à retirer leurs enfants de l’école.

En collaboration avec les autorités, l’UNICEF a développé un programme d’éducation qui vise à donner à tous les enfants – même aux plus vulnérables – la chance d’aller à l’école. Ce programme permettra donc à des enfants qui vivent dans des zones dangereuses, où les écoles sont souvent la cible d’attaques, de suivre l’école primaire. En 2019, 244.000 enfants ont bénéficié de ce type d’éducation informelle.

La lutte contre la polio

L’Afghanistan est l’un des trois derniers pays où la polio est encore présente. Les efforts déployés tout au long de l’année pour éradiquer la maladie ont livré des résultats impressionnants : 96% du pays n’est plus touché par la polio. Cependant les cas de polio ont connu une légère augmentation en 2018. Principalement dans les zones les plus pauvres du sud du pays.

L’insécurité et l’instabilité politique du pays compliquent singulièrement l’accès aux zones les plus reculées. De plus, la vaccination fait encore l’objet d’une certaine méfiance.

“Certaines régions restent inaccessibles et pour y arriver, il nous faut négocier l’accès avec les Talibans,” raconte Sayed Mohammed, spécialiste de la polio pour l’UNICEF en Afghanistan. “Lorsque nous avons un planning de vaccination, nous en parlons d’abord avec eux. Nous avons l’avantage d’avoir une équipe qui est originaire de la région. Ce sont des personnes que les Talibans connaissent et qu’ils acceptent.”

Le programme de polio s’inscrit dans un programme de soins de santé plus large. Les équipes mobiles de vaccination visitent régulièrement les villages les plus reculés où elles s’improvisent en mini centres de santé. Leur rôle est essentiel dans la mesure où ces villages sont souvent à plus de deux heures de marche du centre de santé le plus proche.

En 2019, nous avons soutenu 77 équipes mobiles de santé. 1,2 million d’enfants et de mères ont ainsi accédé à des soins de santé vitaux.

Une solution durable au besoin croissant en eau potable

L’Afghanistan connaît un stress hydrique très élevé. Plus de 35 % de la population n’a pas accès à de l’eau potable. La croissance démographique importante et le changement climatique ne font qu’augmenter les besoins et exigent des solutions durables et parfois innovantes et ce de manière accélérée.

Lors de la sécheresse de 2018 qui a touché 2,8 millions d’Afghans, l’UNICEF et ses partenaires ont installé des pompes à eau fonctionnant à l’énergie solaire. Les panneaux installés à cet effet permettent de pomper de l’eau à une profondeur de 120 mètres.

En 2018, l’UNICEF a donné accès à l’eau potable à 197.000 personnes dans 123 villages afghans.

Malnutrition : une crise durable

Les longues années de guerre, la grave sécheresse de 2018 et les inondations de 2019 ont eu des conséquences terribles : 2 millions d’enfants ont souffert de carences alimentaires tellement importantes qu’elles ont eu des effets durables sur leur santé physique et mentale. 600.000 d’entre eux souffrent de malnutrition aiguë sévère et risquent de mourir. Seuls le Yémen et le Soudan du Sud affichent des indicateurs similaires dans ce domaine.

Il ne faut pas chercher bien loin pour trouver les causes de cette situation critique. Elles sautent aux yeux : des carences alimentaires et l’absence d’une alimentation équilibrée, une mauvaise hygiène avec ses conséquences sur la santé et un accès insuffisant aux soins de santé. Mais la situation ne fait que s’aggraver en raison d’une crise humanitaire qui s’est installée et de milliers de familles qui ont été déracinées.

Ces deux dernières années, l’UNICEF a créé 45 unités de thérapie nutritionnelle qui ont permis d’aider près de 200.000 personnes contraintes d’abandonner leur foyer en raison de la sécheresse ou des violences occasionnées par le conflit. Nous avons également soutenu 1.300 centres de santé dans les 34 provinces que compte le pays et où les enfants ont bénéficiés de traitements et de soins essentiels. L’UNICEF a aussi traité plus de 277.000 enfants qui souffraient de malnutrition aiguë sévère, soit 18 % de plus qu’en 2017. Ils ont reçu dans ce contexte des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi.