L'Afghanistan a été et reste l'un des endroits les plus dangereux au monde pour les enfants. Avec l'escalade de la violence, la hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires, de graves sécheresses, la propagation de la COVID-19 et l'approche d'un hiver rigoureux, les enfants se retrouvent dans une situation de danger extrême.
La situation des familles dans le pays change quotidiennement. Personne ne peut vraiment prédire ce qui se passera durant cette période de transition.
Une chose est certaine cependant : l'UNICEF reste sur le terrain et s'engage à aider chaque enfant et chaque femme en Afghanistan.
Les enfants les plus vulnérables peuvent compter sur nous. Nous sommes là pour eux, avant, pendant et après une situation d'urgence. Nous restons.
L'UNICEF est présent en Afghanistan depuis 65 ans et s'appuie sur 13 bureaux répartis dans l'ensemble du pays. Au fil des ans, nous avons établi des relations de confiance avec les organisations et les communautés locales, les groupes de femmes et les sociétés de transport sur lesquelles nous comptons pour acheminer les secours depuis le Pakistan. Ensemble, nous nous engageons à protéger les droits des enfants.
Avec le soutien de nos fidèles donateurs, nous avons déployé des efforts importants ces dernières années pour améliorer la vie des enfants afghans et nous sommes déterminés à poursuivre dans cette voie.
Pour le moment, nous soutenons les équipes mobiles de santé et de nutrition qui circulent dans les camps de réfugiés. Elles aménagent des espaces amis des enfants, des centres de nutrition et de vaccination, fournissent du matériel supplémentaire pour sauver des vies et permettre à des milliers d'élèves de poursuivre les cours. Nous menons également des pourparlers en vue d'accroître le volume de l'aide humanitaire dans le pays et d'augmenter l'approvisionnement en eau dans les camps de réfugiés et dans les zones touchées par la sécheresse.
Pour atteindre les enfants vivant dans les zones les plus reculées, l'UNICEF plaide auprès de toutes les parties afin de bénéficer d'accès sûrs et sans entrave.
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La situation des enfants d'Afghanistan
Même si le travail de plusieurs décennies a permis de faire reculer la poliomyélite de manière significative sur le territoire afghan, l'Afghanistan est, avec le Pakistan, son voisin, l'un des derniers bastions de la polio dans le monde. 96 % du pays es exempt de la maladie. Mas elle est encore présente dans certaines régions. En 2020, 56 cas ont encore été repertoriés.
La couverture vaccinale reste peu élevée dans certaines provinces en raison de l'insécurité, de l'instabilité politique et de la COVID-19. Il existe parfois aussi une méfiance latente à l'égard de la vaccination, alimentée par les rumeurs et la désinformation. Ces attitudes réservées ou ces idées préconçues favorisent parfois la survenue d'épidémies telles que la flambée de rougeole qui a touché plus de 47.000 enfants récemment.
L'évolution rapide de la situation actuelle exerce une pression supplémentaire sur le système de santé. Si nous n'apportons pas un soutien immédiat, les progrès de ces dernières années pourraient être anéantis.
L'UNICEF est un partenaire-clé de l'Initiative mondiale pour l'éradication de la polio - une initiative mondiale lancée il y a plus de trois décennies. Avec nos partenaires, nous nous efforçons de trouver des moyens novateurs pour vacciner tous les enfants et pour instaurer la confiance dans les vaccins.
Si nous voulons éradiquer définitivement la polio, tous les enfants de moins de cinq ans en Afghanistan doivent être vaccinés, un défi de taille quand on sait que seulement la moitié des petits Afghans de moins de deux ans sont vaccinés contre les maladies évitables. Des équipes de vaccinateurs font donc du porte-à-porte, même dans des endroits fort reculés, afin de s'assurer que chaque enfant est protégé.
Le stress hydrique est très élevé en Afghanistan. Beaucoup d'enfants doivent marcher de nombreux kilomètres pour aller chercher de l'eau potable dans de lourds jerricanes. Or l'eau potable, des toilettes et de bonnes pratiques d'hygiène sont essentielles à la survie et au développement des enfants.
L'insécurité et le manque d'accès à certaines zones constituent un obstacle majeur au déploiement optimal de nos programmes WaSH (Water, Sanitation & Hygiene). Le changement climatique représente également un énorme défi pour l'Afghanistan, l'un des pays les plus touchés par le stress hydrique dans le monde.
Plus d'un tiers de la population afghane n'a toujours pas accès à de l'eau potable, 60 % des écoles et des établissements de santé ne disposent pas d'installations sanitaires et 5,5 millions d'enfants n'ont pas accès à des installations de base pour se laver les mains au savon.
Grâce aux efforts de ces dernières années, plus de 67 % des Afghans ont aujourd'hui accès à l'eau potable. Nous avons amélioré les sources d'eau potable et les avons protégées de toute contamination externe - un progrès majeur par rapport à la situation d'il y a dix ans, lorsque seulement 20 % des personnes avaient accès à l'eau potable.
L'UNICEF a également adapté son travail et développé des installations d'approvisionnement en eau durables et capables de résister aux dérèglements climatiques, en 2020. Actuellement, 97 % des systèmes sont alimentés par l'énergie solaire ou par gravité et sont neutres en carbone.
Votre don aidera l'UNICEF à poursuivre ses programmes en Afghanistan et à adapter ses activités à l'évolution rapide de la crise.
La plupart des enfants afghans n'ont jamais connu la paix. Les conflits et les combats font partie de leur vie quotidienne depuis plus de deux décennies. Au cours du premier semestre 2021, par exemple, plus de 552 enfants ont été tués et 1.400 autres blessés. Ce sont des familles meurtries, des enfants traumatisés.
Habiba,est l'un de ces enfants qui ont récemment dû fuir le conflit. Elle et sa famille ont trouvé refuge dans un camp.
"Un jour, les combats étaient si violents que mon père nous a demandé d'aller nous abriter à la cave. Là, nous nous sommes cachés jusqu'à la fin des tirs", raconte Habiba. "Je tenais la robe de ma mère et lui demandais de mettre ses mains sur mes oreilles pour que je n'entende pas les explosions".
Plus de 300.000 enfants ont été déplacés. Certains ont fui leur maison en pyjama alors qu'ils dormaient, d'autres alors qu'ils faisaient tranquillement leurs devoirs. De nombreux enfants ont été séparés de leurs parents dans le chaos de la guerre ou ont été témoins de scènes qu'aucun enfant ne devrait jamais voir. Ils luttent aujourd"hui contre l'anxiété et le stress et ont besoin d'urgence d'un encadrement psychosocial.
Dans ces circonstances particulièrement difficiles, les enfants ont besoin d'un soutien immédiat et d'un environnement sûr. C'est pourquoi l'UNICEF crée des espaces adaptés, spécialement conçus pour les enfants dans les situations d'urgence humanitaire. Là, ils peuvent jouer, apprendre, rencontrer d'autres enfants et se remettre de leurs traumatismes en toute sécurité. Nous les protégeons contre les abus, l'exploitation et la violence, les sensibilisons aux risques potentiels auxquels ils sont confrontés et mobilisons les parents, les familles et les communautés pour créer un environnement protecteur pour les enfants.
Habiba a rejoint l'espace "ami des enfants" grâce à Maryam, qui y enseigne. Celle-ci a encouragé les parents de Habiba à amener leur fille au centre.
Depuis qu'elle fréquente ce centre, elle se remet peu à peu des terribles expériences qu'elle a vécues et ose à nouveau sortir de chez elle. Aujourd'hui, elle parle non seulement le turkmène, sa langue maternelle, mais elle a également appris le dari et s'est fait de nouvelles amies.
Le système éducatif afghan a beaucoup souffert durant des décennies de conflit.
Pour de nombreux enfants, l'obtention d'un diplôme de l'enseignement primaire reste un rêve lointain, surtout dans les zones rurales. 4 millions d'enfants, dont 2,2 millions de filles, ne sont pas scolarisés. Les normes et pratiques traditionnelles empêchent les filles et les jeunes femmes d'aller à l'école. Une fille sur trois se marie avant son 18e anniversaire.
Rubaba suit actuellement un programme soutenu par l'UNICEF pour les filles de 12 à 20 ans qui n'ont pas terminé leur scolarité. Elle va combiner la cinquième et la sixième année afin de pouvoir obtenir son diplôme d'enseignement primaire en un an.
"La bon côté c'est que de nombreux parents comprennent maintenant l'importance de l'éducation. Ce programme aide les filles à se préparer à s'inscrire plus tard dans une école ordinaire", explique Rubaba.
L'UNICEF a toujours plaidé et plaidera encore pour que toutes les filles d'Afghanistan, y compris les filles porteuses d'un handicap, puissent aller à l'école primaire et secondaire et à l'université si elles le souhaitent. Nous travaillons depuis des décennies avec des partenaires locaux pour faire en sorte que davantage d'enfants afghans soient scolarisés. Nous participons à la création de solutions alternatives pour les ramener à l'école et accroître les possibilités d'éducation des enfants les plus difficiles à atteindre.
L'UNICEF reste en Afghanistan pour aider les enfants à retourner à l'école. Cette année, nos équipes aideront les écoles à ouvrir leurs portes en toute sécurité. Nous distribuerons des fournitures scolaires afin que les enfants déplacés puissent revenir en classe le plus rapidement possible.
35 %. C'est la proportion des enfants de moins de cinq ans souffrant d'un retard de croissance dû à la malnutrition chronique en Afghanistan. C'est l'un des taux les plus élevés de la planète. Ces enfants risquent davantage de contracter des maladies et d'avoir de moins bons résultats scolaires.
"À Kandahar, j'ai vu les conséquences directes des flambées de violence. En raison des déplacements de population, de nombreux enfants commencent à souffrir de malnutrition aiguë sévère", explique Mustapha Ben Messaoud, chef des opérations de l'UNICEF sur le terrain en Afghanistan. "Le pays est victime actuellement de sécheresses à répétition. Près de 85 % du pays est touché. Les récoltes de cette année sont extrêmement faibles. En conséquence, la population est affamée et le sera de plus en plus."
Plus de 12 millions de personnes sont déjà en situation d'insécurité alimentaire . Si nous n'agissons pas maintenant, un enfant de moins de cinq ans sur deux souffrira de pénuries alimentaires d'ici la fin de l'année 2021 et de nombreux enfants afghans risquent de souffrir de malnutrition aiguë sévère.
Ces dernières années, l'UNICEF a créé 45 centres de nutrition dans le pays pour aider les personnes qui ont dû quitter leur foyer en raison de la sécheresse ou d'un conflit. Nous soutenons 1.300 centres de santé dans les 34 provinces d'Afghanistan. Les enfants y reçoivent des soins médicaux vitaux. L'UNICEF a également fourni des aliments thérapeutiques à plus de 250.000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, en 2020.
Nous avons formé 12.000 agents de santé et volontaires qui sensibilisent les parents à l'importance d'une alimentation saine pour leurs jeunes enfants. Une fois acquises, ces connaissances permettent d'endiguer la malnutrition chronique. Le programme s'appuie sur les unités de soins de santé existantes en Afghanistan et est organisé en étroite collaboration avec les communautés. Les agents de santé comme Balqis surveillent la croissance des enfants, encouragent l'allaitement maternel et informent les parents sur les habitudes alimentaires saines.
L'UNICEF est déterminé à poursuivre ces services de nutrition essentiels. Pour réaliser cela, nous avons également besoin de votre soutien.
Rien qu'au cours du premier semestre 2021, nous avons apporté une aide humanitaire à 1,7 million de personnes. Aujourd'hui plus que jamais, nous sommes là pour les enfants d'Afghanistan. Les défis son énormes mais nous ne reculerons pas. Nous ferons tout pour aider chaque enfant vulnérable.