Le Soudan est devenu le théâtre d’une violence effroyable qui impacte des millions d’enfants, et plus particulièrement les filles. Si le pays est en proie à une aggravation de la famine, à une crise nutritionnelle sans précédent, à un effondrement économique, à la propagation de diverses maladies et à de multiples déplacements de la population, il recense également un nombre incalculable d’agressions sexuelles et sexistes commises par les forces armées dans le cadre du conflit. Parmi les victimes de viols, des enfants d’un an seulement.
Les données compilées par les prestataires de services pour les victimes de violences genrées au Soudan dressent un tableau accablant de la crise à laquelle les enfants sont actuellement confrontés : depuis le début de l’année 2024, 221 cas de viols d'enfants ont été enregistrés. À noter que ces chiffres ne sont pas représentatifs puisqu’ils sont sans doute beaucoup plus élevés dans la réalité. En effet, les survivant·es et leurs familles sont souvent réticentes ou tout simplement incapables de se manifester. En cause ? La difficulté d’accès aux services adéquats, la peur ou encore la stigmatisation. Sur les 221 enfants victimes de viol, 147 (soit 66%) sont des filles et 16 sont âgé·es de moins de 5 ans, dont quatre d'un an seulement.
Cette violence et et la crainte qu'elle suscite poussent les femmes et les filles à fuir vers d'autres villes où elles se retrouvent souvent dans des sites de déplacement informels ou dans des communautés aux ressources limitées. Le risque de violence sexuelle y est également élevé, en particulier à l'encontre des enfants qui ont été déplacés à l'intérieur du pays. Les conséquences de telles agressions peuvent être démesurées et durables, provoquant notamment des traumatismes psychologiques importants, le rejet de la famille en raison de la stigmatisation sociale, des grossesses, des infections sexuellement transmissibles, des blessures graves et bien d'autres complications.
L'UNICEF et ses partenaires mettent en place des espaces sûrs, afin d’offrir aux survivant·es des services adaptés, renforcent les capacités des psychologues et des professionnel·les de santé et fournissent des services de proximité (notamment en santé mentale, en soutien psychosocial et en services d'orientation). Un travail est également entrepris au sein des communautés pour lutter contre les pratiques sociales néfastes.
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