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Mise à jour : 12 mars 2025
Après l'escalade du conflit, l'UNICEF fournit chaque jour de l'eau potable et des installations sanitaires à près de 364.000 enfants dans la principale ville de l'est du pays, Goma, après des ruptures d'approvisionnement durant les combats. De quoi fournir à la population des ressources essentielles tout en réduisant les risques d’épidémie.
Le conflit s’est intensifié fin janvier et a laissé une grande partie des habitant·es de la ville, dont un tiers a récemment été déplacé, sans accès à l'eau potable, à l'assainissement ou à l'électricité. Des centaines de milliers de personnes quittent actuellement les anciens sites de déplacement autour de Goma pour rejoindre des zones où les services d'approvisionnement en eau et d'assainissement sont limités. Le conflit a également entraîné la destruction d'infrastructures d'approvisionnement en eau largement utilisées.
L'UNICEF est également profondément préoccupé par l'augmentation significative des violations graves à l'encontre des enfants dans certaines parties de l'est. En effet, leur nombre a triplé depuis la dernière escalade de violence qui a débuté le 24 janvier 2025. Au cours de cette période, les données révèlent que les cas de violence sexuelle ont été multipliés par plus de 2,5, les enlèvements par 6, les meurtres et les mutilations par 7 et les attaques contre les écoles et les hôpitaux par 12.
« Le conflit déchire les familles, entraîne une insécurité généralisée et compromet les progrès réalisés au cours des dernières années. Les enfants, y compris ceux qui vivent dans les rues, nous disent qu'ils ont peur pour leur vie », témoigne Jean François Basse, représentant intérimaire d'UNICEF RDC.
Des campagnes de recrutement de masse, menées par les parties au conflit et ciblant les jeunes, accroissent considérablement le risque d'enlèvement et d'enrôlement des enfants. Sans compter que la RDC enregistre déjà l'un des plus grands nombres de cas vérifiés de recrutement d'enfants dans le cadre d'un conflit depuis le début du recensement mondial des données en 2005.
Déplacements en masse
En République Démocratique du Congo, un conflit armé entre le groupe rebelle M23 et l'armée congolaise fait rage dans l'est du pays depuis des années. Ces derniers temps, la situation s'est aggravée, provoquant la fuite de milliers de personnes. Parmi elles, d'innombrables enfants, durement touchés par la crise : exposés à la violence, forcés de rejoindre les groupes armés ou victimes d'agressions sexuelles.
Les principaux risques pour les enfants sont actuellement liés à la santé et à la protection. La promiscuité et l'insalubrité favorisent la propagation de maladies telles que le choléra, la rougeole et la variole du singe (mpox). L'UNICEF a également reçu des rapports faisant état d'une augmentation du nombre d'enfants séparés de leurs parents ou non accompagnés. À titre d'exemple, en seulement deux semaines (début février 2025) plus de 1.100 enfants non accompagnés ont été identifiés au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Un nombre qui continue d'ailleurs d'augmenter.
Ces derniers sont ainsi exposés aux risques d'enlèvement, de recrutement par des groupes armés et de violences sexuelles. Au cours de la semaine du 27 janvier au 2 février 2025, les chiffres ont démontré que le nombre de cas de viol traités dans 42 établissements de santé avait été multiplié par cinq en une semaine. Parmi les personnes traitées, 30% étaient des enfants. À noter que les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés.
La situation inquiétait déjà en 2024
L’accroissement de la violence dans le Nord-Kivu a entraîné un déplacement important de la population en 2024. Une situation qui a exposé les enfants à de nouvelles violences. Pour rappel, plus de 95.000 personnes (nouvellement déplacées et dont la moitié sont des enfants) sont arrivées à Minova en février 2024 alors que le conflit au Nord-Kivu prenait de l’ampleur.
Dans ce contexte, l'UNICEF et ses partenaires locaux ont distribué des produits de première nécessité à plus de 8.300 familles nouvellement déplacées à Minova. Et ce malgré le fait que la région soit désormais de plus en plus difficile d’accès. Depuis 2023, l'UNICEF aide les enfants touchés par ce conflit à bénéficier d'un ensemble de services de base, y compris des interventions en matière d’eau, d’assainissement et de santé, tout en soutenant les réseaux communautaires pour orienter et protéger les enfants.
L'UNICEF travaille dans l'est de la RDC pour réunir les enfants non accompagnés avec leurs familles. Depuis la récente escalade de la violence, près de 1.200 enfants ont été identifiés et 720 ont retrouvé leurs proches. Les efforts se poursuivent pour placer les enfants restants dans des familles d'accueil comme mesure de protection temporaire.
Rien qu’en février 2024, l'UNICEF et ses partenaires ont fourni des services en santé mentale et de soutien psychosocial à plus de 1.900 enfants. Des soins temporaires ont également été fournis à 150 enfants non accompagnés ou séparés de leur famille et plus de 300 personnes ayant survécu à la violence sexiste (filles, garçons et femmes) ont eu accès à des services médicaux, psychosociaux et juridiques et ont ensuite fait l’objet d’une réinsertion économique.
L'UNICEF appelle toutes les parties à donner la priorité à la protection civile et à permettre aux agences humanitaires de faire leur travail.
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