À en croire les chiffres du rapport « 25 ans de travail en faveur des enfants dans les conflits armés » de l’UNICEF, publié en juin 2022 et que vous pouvez télécharger gratuitement dans cet article, plus de 93.000 cas de recrutement et d’utilisation d’enfants dans des conflits ont été vérifiés entre 2005 et l’écriture du rapport. À noter qu’il s’agit uniquement des cas vérifiés et que leur nombre dans la pratique est beaucoup plus élevé, bien que difficilement quantifiable. Quant à la dernière estimation du Red Hand Day, elle se situe aux alentours des 250.000 enfants dans le monde qui seraient encore enrôlés dans des groupes armés. Des chiffres parfois incertains, mais qui attestent néanmoins de l’ampleur du fléau. Au cours des dernières années, une moyenne de 8.756 enfants recrutés (par an) a cependant pu être établie par les Nations unies.
Il existe différentes raisons pour lesquelles ces enfants sont associés de force : certains sont enlevés, menacés ou manipulés par des acteurs armés. D’autres sont poussés par la pauvreté, la responsabilité de subvenir aux besoins de leur famille, l’instinct de survie ou encore le besoin de protéger leur communauté. Ils sont alors utilisés pour exercer diverses fonctions : combattants, gardes, espions, porteurs… Et si la majorité a entre 15 et 18 ans, il n’est pas rare de voir des enfants âgés de 6 ou 7 ans dans les rangs des conflits armés. En 2020, près d’un de ces enfants sur trois a été affecté à des rôles de combat, augmentant ainsi le risque d’être tué ou mutilé.
L’Afrique : extrêmement touchée par la problématique
En tête de liste des pays les plus concernés par cette problématique : notamment la République démocratique du Congo, la Somalie, le Soudan du Sud et le Yémen. Avec une augmentation des cas en Afghanistan, en République centrafricaine et au Myanmar. En 2022, les Nations unies ont vérifié plus de 24.000 violations graves des droits de l'enfant dans des situations de conflit armé, affectant plus de 12.500 enfants. Dans ce contexte, trois pays se sont ajoutés à la liste des situations préoccupantes : l'Éthiopie, le Mozambique et l'Ukraine.
Les filles ne sont pas épargnées
En 2020, elles représentaient déjà 15% de l’ensemble des cas confirmés. Sachant qu’elles ont encore moins de chances d’être identifiées, libérées et donc correctement recensées. Les recherches démontrent que la probabilité que les filles soient recrutées augmente à mesure que le conflit se prolonge. Elles sont souvent victimes de violences sexuelles, ce qui augmente aussi considérablement le risque d’être infectées par des maladies sexuellement transmissibles ou de tomber enceintes. Dans certains cas, elles sont même stigmatisées et doivent vivre avec leur bébé dans des conditions extrêmes.
Accompagnement de l’UNICEF
La réinsertion et la prise en charge des enfants ayant été contraints de participer à des conflits armés est un long processus pouvant parfois durer jusqu’à 3 ans. Au-delà des conséquences psychologiques liées à des expériences traumatisantes, le retour de ces enfants est parfois compliqué puisqu’ils peuvent susciter la méfiante de leur famille ou faire l’objet d’un rejet de la part de leur communauté.
En 2020, près de 12.790 enfants ont quitté les forces ou des groupes armés. L’UNICEF a fourni une gamme de soins et de services à plus de 12.400 enfants dans 19 pays. Plus de 77% d’entre eux se trouvaient dans des pays situés en Afrique centrale, orientale ou occidentale. En 2022, l'UNICEF a apporté un soutien direct en matière de soins et de protection à quelque 12.500 enfants ayant quitté les forces ou des groupes armés, dont près de 4.200 se trouvaient au Nigéria, plus de 3.300 en République démocratique du Congo et 1.640 en République centrafricaine. Plus de 5.800 de l’ensemble de ces enfants ont finalement été réintégrés au sein de leur famille et communauté.
- Informer la population
- Préparer les familles et communautés (en amont) à les recevoir
- Permettre aux enfants de reprendre un parcours scolaire
- Les former à un métier
- Mettre en place des activités ludiques et/ou sportives