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Mise à jour : 20 janvier 2025
En ce début d'année 2025, un accord de cessez-le-feu entre les parties prenantes du conflit dans la bande de Gaza vient d’être annoncé. Une nouvelle qui s’imposait déjà depuis longtemps pour les enfants et les familles de l’enclave, victimes de bombardements et de privations depuis plus d’un an. Un cessez-le-feu qui permet à l’UNICEF et aux autres acteurs de réaffirmer leurs positions concernant l’aide humanitaire d’urgence et de déployer une réponse de grande ampleur, et en toute sécurité, dans un contexte où les besoins humanitaires sont considérables.
Au cours de cette première phase de six semaines, le focus sera mis sur :
- La libération des otages
- Le renforcement des services de santé
- Le rattrapage vaccinal des 420.000 enfants de moins de 5 ans concernés
- La production d’eau salubre, essentiellement dans le nord de la bande de Gaza, en mettant l'accent sur les soins à l’égard des nouveau-nés
- La lutte contre la malnutrition chez les enfants, femmes enceintes et jeunes mères
Cette aide immédiate sera complétée à plus long terme par une relocalisation des personnes déplacées, des programmes éducatifs et des soins psychosociaux, visant à aider les enfants et leurs familles à se remettre des effets de la guerre. Sur les 600 camions d'aide humanitaire qui arrivent chaque jour sur le terrain (en date du 20 janvier 2025), entre 50 et 80 proviennent de l'UNICEF.
Il est impératif que les parties respectent pleinement le cessez-le-feu et permettent à l’aide d’entrer en quantités nécessaires dans la bande de Gaza, et ce via tous les points d’entrée praticables. Les conditions de sécurité doivent également être améliorées de toute urgence. L’UNICEF exhorte les parties à élaborer d’urgence une résolution politique durable qui donne la priorité aux droits et au bien-être des enfants de cette génération et des générations futures.
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D'après le ministère palestinien de la santé, le conflit a coûté la vie de plus de 45.000 palestinien·nes, dont près de 14.500 enfants. Parallèlement, des milliers d’enfants ont été blessés, environ 17.000 autres se retrouvent non accompagnés ou séparés de leurs parents et près d'un million d'entre eux ont été déplacés.
31% des enfants de moins de deux ans – soit un enfant sur trois – souffrent de malnutrition aiguë dans le nord de la bande de Gaza. À noter que ce chiffre a déjà doublé par rapport aux 15,6% enregistrés en janvier 2024. Avant le début du conflit, seuls 0,8% des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition aiguë dans la région. Selon les données recueillies entre décembre 2023 et avril 2024, 9 enfants sur 10 sont concernés par un état de pauvreté alimentaire sévère. De plus, environ 175.000 enfants de moins de 5 ans sont atteints d'une ou plusieurs maladies infectieuses.
Sur les 36 hôpitaux que compte Gaza, moins de la moitié sont encore opérationnels. Une situation qui accroît le risque d’épidémies de maladies infectieuses, mettant ainsi la vie des enfants en danger. Tandis que la production d’eau est réduite au quart de sa capacité habituelle, les 2,1 millions d’habitants de l’enclave sont quant à eux presque tous confrontés à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire, sans compter les établissements scolaires, dont la grande majorité (95%) ont été endommagés ou détruits.
Les Nations unies, les agences d'aide internationale et les organisations non gouvernementales ont jusqu'à présent réussi à fournir une aide humanitaire à Gaza. Et ce, malgré des conditions exceptionnellement difficiles. Le montant récolté reste cependant insuffisant face à la faim, la malnutrition et la pauvreté qui sévit dans la région.
À Gaza, d'innombrables enfants de moins de cinq ans sont actuellement en situation de grande vulnérabilité. L'UNICEF craint que la malnutrition, potentiellement mortelle, n'augmente de près de 30% dans les prochaines semaines.
La phase finale de la campagne de vaccinations contre la polio s'est achevée le 5 novembre 2024 dans la bande de Gaza. Au total, 556.774 enfants de moins de 10 ans ont reçu la deuxième dose du vaccin antipoliomyélitique. 94% des 591.714 enfants de ce groupe d'âge ont donc été entièrement vaccinés. Sans compter que 448.425 enfants âgés de 2 à 10 ans ont également reçu des suppléments en vitamine A pour renforcer leur système immunitaire.
La campagne, qui a débuté en septembre 2024, a été menée en trois phases : dans le centre, le sud et enfin le nord du territoire, s’adaptant aux pauses humanitaires spécifiques à chaque zone. Bien que les deux premières phases se soient déroulées sans interruption, la troisième (relative au nord) a dû être temporairement reportée le 23 octobre en raison de l'intensité des bombardements, des évacuations massives et de l'accès limité. Les parents n'ont donc pas été en mesure de vacciner leurs enfants en toute sécurité.
Dans le centre de Gaza, une couverture élevée de 103% a été enregistrée. Dans le sud, elle concerne 91% des enfants. Quant au nord, où la vaccination fut la plus difficile, la couverture atteint tout de même les 88%. Dans les zones inaccessibles telles que Jabalia, Beit Lahiya et Beit Hanoun, entre 7.000 et 10.000 enfants n'ont pas pu être vaccinés.
Les efforts se poursuivront afin de renforcer l'immunité des enfants, notamment à travers des vaccinations de routine dans les centres de santé qui sont opérationnels. La surveillance des maladies sera également renforcée dans le but de détecter la propagation du virus.
Après plusieurs mois de frappes aériennes et de fermeture des voies d'approvisionnement, les enfants de Gaza et leurs familles sont confrontés à des pénuries extrêmes de nourriture, d'eau potable, d'électricité, de médicaments et de soins médicaux. Les conséquences sont nombreuses :
- 85% des bâtiments scolaires de la bande de Gaza ont été endommagés ou détruits.
- Pour près de 625.000 élèves, les écoles sont fermées depuis six mois.
- 500.000 enfants ne sont pas scolarisés et 19.000 enseignants sont sans emploi
- Toutes les universités de Gaza ont été détruites.
- 95% de la population est confrontée à de graves pénuries alimentaires.
- Seuls 12 des 36 hôpitaux de Gaza, qui servent également d'abris aux personnes ayant fui leur domicile, sont encore fonctionnels.
- Par manque de moyens, 3 à 4 bébés se retrouvent dans une même couveuse.
- Il y a eu 859 attaques contre des établissements de soins de santé.
- Seuls 17 des 36 hôpitaux de Gaza, qui servent également d'abris aux personnes ayant fui leur domicile, sont encore opérationnels.
- Il y a une grave pénurie de carburant, ce qui empêche le bon fonctionnement des installations de première nécessité telles que les hôpitaux, les usines de dessalement ou encore les stations de pompage d'eau.
L'UNICEF a immédiatement porté secours aux enfants de Gaza et à leurs familles. Les camions transportant des fournitures ne sont cependant autorisés à entrer que de façon sporadique. La pénurie de carburant et l'insécurité extrême qui sévissent sur place (y compris pour les travailleurs humanitaires) entravent également l'acheminement de l'aide humanitaire.
Pour des milliers d'enfants, Gaza est devenu un cimetière à ciel ouvert. Et ce ne sont pas seulement les bombardements qui sont en cause, mais aussi l'épuisement en eau. La région ne dispose pas de sources fiables et dépend donc uniquement de l'eau de mer. Des usines de dessalement, soutenues par l'UNICEF, filtrent dorénavant cette eau. Mais en raison du manque de carburant et d'électricité, aucune des six usines n'est actuellement en mesure de fonctionner.
Au 8 juillet, les observations sur le terrain suggèrent que la disponibilité et la consommation d'eau dans la bande de Gaza varient entre 2 et 9 litres par habitant et par jour. Selon les normes humanitaires, la quantité minimale d'eau nécessaire en cas d'urgence est de 15 litres, ce qui comprend l'eau pour boire, se laver et cuisiner. Les enfants boivent de l'eau salée ou contaminée, ce qui provoque des problèmes rénaux, des diarrhées ainsi qu'une importante déshydratation. Si l'accès à l'eau potable n'est pas rétabli, le risque de mortalité lié à la déshydratation ou à des maladies transmises par l'eau risque d'augmenter considérablement.
Environ un million de personnes, dont près de la moitié sont des enfants, ont fui leur domicile. Beaucoup se réfugient dans des abris surpeuplés avec un accès très limité à l'eau et à l'assainissement. Des conditions et une promiscuité particulièrement dangereuses pour les jeunes enfants.
La situation à Gaza expose les enfants à des dangers physiques, mais aussi à de graves conséquences émotionnelles et psychologiques. Avant le début du conflit, près de 800.000 enfants, soit 3 enfants sur 4, avaient déjà besoin d'un soutien psychosocial.
Nesma, qui travaille pour l'UNICEF, a deux enfants. Elle raconte que sa fille Talia, âgée de quatre ans, présente de graves symptômes de stress et d'anxiété. Elle s'arrache les cheveux et se gratte jusqu'au sang. Pour l'instant, c'est un problème que Nesma n'est pas en mesure de régler. « Je n'arrête pas de me dire : fais en sorte qu'ils survivent à ça. Une fois que tout sera terminé, je pourrai chercher un soutien psychologique et des soins médicaux. »
Même avant l'escalade de la violence à Gaza, de nombreux enfants souffraient déjà de retards de croissance et d'anémie, en raison de leur état de malnutrition. Dernièrement, la nourriture et l'eau potable sont devenues incroyablement rares. Une situation qui engendre une vague de malnutrition aiguë et qui se veut particulièrement grave dans le nord de la région.
Sans aide humanitaire supplémentaire, la situation nutritionnelle dans la bande de Gaza risque de continuer à se détériorer rapidement et à grande échelle. La plupart des installations de santé, d'eau et d'assainissement étant fortement dégradées, il est essentiel de protéger et de renforcer celles qui fonctionnent encore afin de freiner la propagation des maladies et d'empêcher la malnutrition de s'aggraver.
Actuellement, les équipes de l'UNICEF sont toujours sur le terrain afin de répondre aux besoins fondamentaux des enfants. Du matériel médical et des médicaments avaient déjà été livrés, mais compte tenu du grand nombre de blessés, les lits d'hôpitaux et les médicaments essentiels (comme les anesthésiques) se retrouvent rapidement en pénurie. Des aliments thérapeuthiques prêt à l'emploi ont été livrés pour près de 40.000 enfants, ainsi que 6.000 trousses hygiéniques pour les filles. Un approvisionnement de 15.000 litres de carburant par jour est également approvisionné, bien que 70.000 litres soient nécessaires.
Lors des pauses humanitaires, l'UNICEF est cependant en mesure d'accroître son aide en distribuant des fournitures essentielles, comme des barres à haute teneur énergétique, des aliments thérapeutiques, des comprimés de purification de l'eau, du matériel médical, des bâches en plastique, des kits d'hygiène ou encore des vêtements. Malheureusement, en l'absence d'un véritable cessez-le-feu et d'une possibilité de passage sûr et sans entrave de l'aide humanitaire, l'UNICEF n'est actuellement pas en mesure d'apporter l'aide nécessaire dont chaque enfant a besoin.
L'UNICEF et ses partenaires font pression pour améliorer l'accès à l'eau, aux médicaments, aux soins de santé et aux services essentiels. Depuis l'escalade du conflit, seul un nombre limité de camions transportant de l'aide humanitaire a été autorisé à entrer dans la bande de Gaza. L'approvisionnement en eau, même en quantités limitées, sauve des vies. Les besoins immédiats restent cependant immenses.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur les crises humanitaires et leur lien étroit avec les droits de l'enfant ?
Écoutez le troisième épisode de notre podcast « Parlons-en ! »
Le droit humanitaire doit prévaloir. Rien ne peut justifier le meurtre, la mutilation ou l’enlèvement d’enfants. Nous appelons toutes les parties à ne pas prendre les enfants pour cibles et à adopter toutes les mesures nécessaires pour assurer leur protection lors des hostilités.
L’UNICEF appelle également à la libération immédiate de tous les otages. Les attaques contre les civils et des infrastructures telles que les hôpitaux sont inacceptables et doivent cesser.
L'UNICEF continue d'appeler à la fin immédiate des hostilités, demande d'assurer la protection des enfants et de garantir l'accès, en toute sécurité et en temps voulu, de l'aide humanitaire aux enfants qui en ont besoin.
Chaque enfant, où qu'il se trouve, a droit à une protection inconditionnelle.