Pour des milliers d'enfants, Gaza est devenu un cimetière à ciel ouvert. Et ce ne sont pas seulement les bombardements qui sont en cause, mais aussi l'épuisement en eau. La région ne dispose pas de sources fiables et dépend donc uniquement de l'eau de mer. Des usines de dessalement, soutenues par l'UNICEF, filtrent dorénavant cette eau. Mais en raison du manque de carburant et d'électricité, aucune des six usines n'est actuellement en mesure de fonctionner.

Au 8 juillet, les observations sur le terrain suggèrent que la disponibilité et la consommation d'eau dans la bande de Gaza varient entre 2 et 9 litres par habitant et par jour. Selon les normes humanitaires, la quantité minimale d'eau nécessaire en cas d'urgence est de 15 litres, ce qui comprend l'eau pour boire, se laver et cuisiner. Les enfants boivent de l'eau salée ou contaminée, ce qui provoque des problèmes rénaux, des diarrhées ainsi qu'une importante déshydratation. Si l'accès à l'eau potable n'est pas rétabli, le risque de mortalité lié à la déshydratation ou à des maladies transmises par l'eau risque d'augmenter considérablement.

Environ un million de personnes, dont près de la moitié sont des enfants, ont fui leur domicile. Beaucoup se réfugient dans des abris surpeuplés avec un accès très limité à l'eau et à l'assainissement. Des conditions et une promiscuité particulièrement dangereuses pour les jeunes enfants.

La situation à Gaza expose les enfants à des dangers physiques, mais aussi à de graves conséquences émotionnelles et psychologiques. Avant le début du conflit, près de 800.000 enfants, soit 3 enfants sur 4, avaient déjà besoin d'un soutien psychosocial.

Nesma, qui travaille pour l'UNICEF, a deux enfants. Elle raconte que sa fille Talia, âgée de quatre ans, présente de graves symptômes de stress et d'anxiété. Elle s'arrache les cheveux et se gratte jusqu'au sang. Pour l'instant, c'est un problème que Nesma n'est pas en mesure de régler. « Je n'arrête pas de me dire : fais en sorte qu'ils survivent à ça. Une fois que tout sera terminé, je pourrai chercher un soutien psychologique et des soins médicaux. »

Même avant l'escalade de la violence à Gaza, de nombreux enfants souffraient déjà de retards de croissance et d'anémie, en raison de leur état de malnutrition. Dernièrement, la nourriture et l'eau potable sont devenues incroyablement rares. Une situation qui engendre une vague de malnutrition aiguë et qui se veut particulièrement grave dans le nord de la région.

Sans aide humanitaire supplémentaire, la situation nutritionnelle dans la bande de Gaza risque de continuer à se détériorer rapidement et à grande échelle. La plupart des installations de santé, d'eau et d'assainissement étant fortement dégradées, il est essentiel de protéger et de renforcer celles qui fonctionnent encore afin de freiner la propagation des maladies et d'empêcher la malnutrition de s'aggraver.

Actuellement, les équipes de l'UNICEF sont toujours sur le terrain afin de répondre aux besoins fondamentaux des enfants. Du matériel médical et des médicaments avaient déjà été livrés, mais compte tenu du grand nombre de blessés, les lits d'hôpitaux et les médicaments essentiels (comme les anesthésiques) se retrouvent rapidement en pénurie. Des aliments thérapeuthiques prêt à l'emploi ont été livrés pour près de 40.000 enfants, ainsi que 6.000 trousses hygiéniques pour les filles. Un approvisionnement de 15.000 litres de carburant par jour est également approvisionné, bien que 70.000 litres soient nécessaires.

Lors des pauses humanitaires, l'UNICEF est cependant en mesure d'accroître son aide en distribuant des fournitures essentielles, comme des barres à haute teneur énergétique, des aliments thérapeutiques, des comprimés de purification de l'eau, du matériel médical, des bâches en plastique, des kits d'hygiène ou encore des vêtements. Malheureusement, en l'absence d'un véritable cessez-le-feu et d'une possibilité de passage sûr et sans entrave de l'aide humanitaire, l'UNICEF n'est actuellement pas en mesure d'apporter l'aide nécessaire dont chaque enfant a besoin. 

La situation à Gaza entache de plus en plus notre conscience collective. Le nombre d’enfants tués et blessés est effroyable. Il est d’autant plus inquiétant de constater qu’en l’absence d’apaisement des tensions et d’autorisation d’accès de l’aide humanitaire permettant l’acheminement de fournitures essentielles, le nombre de victimes quotidiennes va continuer d’augmenter.

L'UNICEF et ses partenaires font pression pour améliorer l'accès à l'eau, aux médicaments, aux soins de santé et aux services essentiels. Depuis l'escalade du conflit, seul un nombre limité de camions transportant de l'aide humanitaire a été autorisé à entrer dans la bande de Gaza. L'approvisionnement en eau, même en quantités limitées, sauve des vies. Les besoins immédiats restent cependant immenses.

Vous souhaitez en apprendre davantage sur les crises humanitaires et leur lien étroit avec les droits de l'enfant ?

Écoutez le troisième épisode de notre podcast « Parlons-en ! »
 

Le droit humanitaire doit prévaloir. Rien ne peut justifier le meurtre, la mutilation ou l’enlèvement d’enfants. Nous appelons toutes les parties à ne pas prendre les enfants pour cibles et à adopter toutes les mesures nécessaires pour assurer leur protection lors des hostilités.

L’UNICEF appelle également à la libération immédiate de tous les otages. Les attaques contre les civils et des infrastructures telles que les hôpitaux sont inacceptables et doivent cesser.

L'UNICEF continue d'appeler à la fin immédiate des hostilités, demande d'assurer la protection des enfants et de garantir l'accès, en toute sécurité et en temps voulu, de l'aide humanitaire aux enfants qui en ont besoin.

Chaque enfant, où qu'il se trouve, a droit à une protection inconditionnelle.