Mise à jour : 17 janvier 2025
C'est la première déclaration de famine dans le monde en sept ans par le Famine Review Committee (FRC). À noter que la confirmation officielle d'une famine signifie que des décès en rapport avec la faim et des maladies connexes, telles que la malnutrition et les infections, ont été enregistrés. Une nouvelle qui confirme nos préoccupations concernant la famine qui sévit dans certaines parties du Soudan, causant des souffrances immenses aux enfants et aux familles déjà touchées par l'impact d'une guerre atroce.
Escalade de la violence
Depuis que le conflit a éclaté en avril 2023, des milliers d'enfants ont été tués ou blessés, et les violences sexuelles ainsi que le recrutement de mineurs ont été largement signalés. Alors que le conflit s'étendait à de nouvelles zones entre juin et décembre 2024, plus de 600 incidents de violations graves à l'encontre d'enfants ont également été signalés. Dans 80% des cas, il s'agissait de meurtres et de mutilations, principalement dans les États du Darfour, du Kordofan et de Khartoum.
L’année 2025, quant à elle, ne voit pour le moment aucune accalmie puisque les premiers rapports indiquent qu’au moins 120 personnes, dont des enfants, auraient été tuées à la suite d'un bombardement à Omdurman les 13 et 14 janvier derniers. Quelques jours auparavant, 23 enfants auraient été tués et neuf blessés par des tirs d'obus dans l'État de Khartoum.
La faim et les épidémies continuent de frapper les enfants de plein fouet. La famine sévit dans au moins cinq endroits au Soudan, à savoir : les camps de Zamzam, Abu Shouk et Al Salam (Darfour Nord) et dans les communautés d'accueil ainsi que les camps pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays dans les Monts Nouba occidentaux. Selon les estimations, cinq autres régions pourraient être touchées d'ici le mois de mai, avec un risque de famine dans 17 autres zones, menaçant la survie de centaines de milliers d'enfants souffrant de malnutrition.
Les estimations prédisent que près de 770.000 enfants de moins de cinq ans souffriront de malnutrition aiguë sévère en 2025. L'UNICEF appelle donc la communauté internationale à agir immédiatement pour instaurer un cessez-le-feu dans ce conflit brutal et mettre fin à la descente du Soudan dans la famine.
Le fait que le Famine Review Committee (FRC) déclare une famine dans le camp de Zamzam est la première déclaration de famine par le comité en plus de 7 ans, et seulement la troisième fois qu'une famine a été déclarée depuis la création du système de surveillance il y a 20 ans.
L'impact de l'UNICEF sur le terrain
En 2024, l'UNICEF et ses partenaires ont permis à 5,2 millions d'enfants et de familles d'avoir accès à de l'eau potable. 3,3 millions de personnes ont également bénéficié de fournitures sanitaires essentielles et 2,8 millions d'enfants ont fait l'objet d'un dépistage de la malnutrition. Enfin, 133.600 d'entre eux ont eu accès à des traitements vitaux.
L'UNICEF, en collaboration avec ses partenaires, a étendu ses partenariats axés sur la nutrition à 152 localités du Soudan. Sur les 132 localités prioritaires, 103 se trouvent dans des zones difficiles d'accès en raison du conflit.
Rien qu'en mai et en juin 2024, plus de 170 nouveaux programmes thérapeutiques ambulatoires ont été mis en place, portant leur nombre à 1.739 au Soudan. Parallèlement, l'UNICEF fournit des services de première nécessité grâce à 70 équipes mobiles. De janvier à juin 2024, plus de 133.600 enfants souffrant de malnutrition sévère ont été pris en charge. L'UNICEF continue d'acheminer de la nourriture par le biais d'opérations transversales et transfrontalières, en quantité suffisante pour traiter près de 215.000 enfants.
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