Partout où le regard se pose, il n'y a que de l'eau. Ces nombreuses masses d'eau stagnantes recèlent aussi leur lot de dangers. Les maladies transmises par l'eau, les serpents et les scorpions constituent en effet des menaces supplémentaires pour des familles qui ont déjà presque tout perdu. 

Des millions de personnes dorment dans des abris temporaires ou en plein air près de ces eaux stagnantes. Elles boivent de l'eau polluée par nécessité et font leurs besoins à l'air libre, ce qui peut déclencher des épidémies de choléra notamment. De plus en plus de personnes souffrent également de maladies de peau et de maladies respiratoires. Les moustiques pullulent également autour des eaux stagnantes et les familles sans abri et sans moustiquaires pour se protéger redoutent la dengue et la malaria que ces insectes peuvent véhiculer. 

Pour permettre aux familles d'accéder à de l'eau potable, nous assurons son transport en camions citernes, nous installons des stations d'épuration et nous réparons les infrastructures hydrauliques endommagées lorsque c'est possible. L'UNICEF fournit également des kits d'hygiène et des comprimés de purification de l'eau à des milliers de personnes. 

Jusqu'à présent, nous avons pu fournir de l'eau potable à 2 millions de personnes pour boire, cuisiner et pour leur hygiène personnelle. 

Les régions les plus touchées par les inondations comptaient parmi les plus vulnérables du Pakistan. Bien avant la catastrophe, elles affichaient déjà des taux de malnutrition chronique et aiguë extrêmement élevés parmi les enfants. Ces chiffres augmentent encore de façon alarmante en raison du manque d'eau potable et de nourriture. Partout, on peut voir des enfants sous-alimentés atteints de diarrhées et de paludisme, alors que les mères sont trop épuisées ou malades pour allaiter.

L'UNICEF a renforcé ses programmes de nutrition en cours dans les provinces touchées et a également pris de nouvelles initiatives. Nous avons ainsi mis en place des programmes d'alimentation thérapeutique ambulatoires qui touchent des milliers d'enfants, de femmes enceintes et de mères allaitantes.

Dans les districts sinistrés, l'UNICEF déploie également des équipes sanitaires mobiles. Celles-ci se rendent chaque jour dans des endroits différents pour apporter un soutien médical et nutritionnel urgent aux femmes et aux enfants, administrer des vaccins et effectuer des tests pour dépister la malaria. 

Dans le cadre de notre programme de nutrition, nous avons assuré la prise en charge de plus de 18.000 enfants gravement affaiblis. Ceux-ci suivent actuellement un traitement adapté à leur état.

Près de 18.000 écoles du pays ont été endommagées ou détruites par les inondations, empêchant de nombreux enfants de poursuivre leur apprentissage. Le Pakistan a également connu l'une des plus longues fermetures d'écoles au monde durant la pandémie. Les dommages causés aux lignes électriques et aux câbles Internet rendent également l'enseignement à distance presque impossible.

En cas d'absences prolongées, les enfants risquent davantage de ne pas retourner à l'école et d'être poussés vers le travail, des mariages précoces ou d'autres formes d'exploitation et d'abus. 

Pour redonner aux enfants le sentiment d'un retour à une vie normale et pour leur donner la possibilité de reprendre leurs études, nous avons mis en place des espaces d'apprentissage temporaires dans les zones les plus touchées. Étant donné que de nombreux enfants ont vécu récemment des situations dramatiques, l'UNICEF forme les enseignants afin qu'ils puissent leur apporter une aide psychologique. Nous aidons aussi les écoles à se préparer à la rouvrir.

De nombreux enfants sont sous le choc à cause de la perte d'un ou de plusieurs membres de leur famille, de leur maison et de leurs objets personnels. En outre, ils sont exposés à un risque accru d'abus physiques et sexuels, ils risquent de devoir travailler ou de se marier à un jeune âge. Il est nécessaire dès lors renforcer les services de protection de l'enfance au plus vite.

Lorsque des millions de personnes sont déplacées, il faut veiller absolument à ce que les enfants séparés de leurs parents ou de leurs tuteurs soient identifiés, protégés et réunis avec leur famille. Nous aidons à renouveler les documents perdus ou endommagés, tels que les certificats de naissance, par exemple. Nous fournissons aussi toutes les informations nécessaires quant aux risques auxquels sont exposés les enfants et nous apportons un soutien psychosocial aux enfants et à ceux qui s'en occupent. 

Ce sont les filles et les garçons du Pakistan qui paient le plus lourd tribut à cette catastrophe climatique. Si nous nous efforçons aujourd'hui de répondre aux besoins les plus urgents, nous nous projetons également dans les mois et les années à venir afin de pouvoir donner de vraies perspectives à tous ces enfants.