À l'occasion de la Journée mondiale de l'hygiène menstruelle, le nouveau rapport « Progrès en matière d'eau potable, d'assainissement et d'hygiène dans les écoles : focus sur la santé menstruelle » (Progress on drinking water, sanitation, and hygiene in schools: special focus on menstrual health), publié par l'UNICEF et l'OMS (que vous pouvez télécharger dans cet article), compile et analyse pour la première fois de nouvelles données nationales sur la santé et l'hygiène menstruelles dans les écoles du monde entier.
Selon les dernières statistiques, actuellement 1 enfant sur 5 (447 millions) n'a toujours pas accès à des services de base en matière d'eau potable dans son école. Un enfant sur cinq n'a pas accès à des services de base en matière d'assainissement (427 millions). Et 1 enfant sur 3 (646 millions) n'a pas accès à des services de base en matière d'hygiène.
10 constats clés du rapport
1.
À travers le monde, seulement 2 écoles sur 5 (soit 39%) dispensent une éducation à la santé menstruelle. Cette proportion augmente dans les écoles secondaires : 84% pour les écoles secondaires d'Asie centrale et du Sud, par exemple, contre seulement 34% dans les écoles primaires.
2.
Moins d'une école sur 3 (soit 31%) dans le monde dispose de poubelles pour les déchets menstruels dans les toilettes des filles. Ce chiffre s’élève à 1 école sur 5 dans les pays les moins développés (soit 17%), et à seulement 1 école sur 10 (soit 11%) en Afrique subsaharienne.
3.
Les produits d’hygiène menstruelle ne sont pas toujours facilement accessibles et de nombreuses personnes n'ont pas les moyens de se les procurer. En Afrique subsaharienne, par exemple, seule 1 école sur 8 (soit 12%) fournit des produits d’hygiène menstruelle gratuits ou payants.
4.
Dans de nombreux pays, les élèves n'ont pas accès à des toilettes propres pour changer leurs protections hygiéniques à l'école.
5.
L'inégalité d'accès à l'eau salubre et au savon constitue un problème supplémentaire pour des millions d'adolescentes scolarisées. Les filles des zones urbaines, des écoles privées et des écoles réservées aux filles ont plus de chances d'avoir accès à un endroit privé avec de l'eau et du savon, ce qui met en avant les inégalités au sein d'un même pays.
6.
Des millions de jeunes filles dans le monde n’ont pas connaissance des menstruations ou n'y sont pas préparées avant d'avoir leurs premières règles. Une étude menée en Éthiopie, par exemple, révèle que moins de la moitié des filles interrogées connaissaient l'existence des menstruations au préalable.
7.
Des études démontrent que la stigmatisation liée à la menstruation reste très répandue. Les adolescentes ont souvent honte ou sont incapables d'aborder ouvertement le sujet.
8.
Aucune donnée nationale n'existe sur le nombre d'enseignant·es formé·es à l'enseignement de l'hygiène menstruelle, révélant une lacune majeure dans le soutien à l'éducation. Il s’agit cependant d’un rôle crucial dans la transmission d'informations et la création d'un environnement favorable.
9.
Seuls 30 pays, dont plus d'un tiers en Afrique subsaharienne, disposent de données pertinentes permettant de suivre au moins l'un des indicateurs prioritaires recommandés au niveau mondial. Ce manque de données empêche de comprendre et d'aborder les problématiques de manière globale.
10.
Bien que des pays tels que la Zambie et les Philippines aient fait des progrès considérables dans la mise à disposition de produits et de services d’hygiène menstruelle dans les écoles, de nombreux progrès doivent encore être mis en place. Des politiques et des investissements ciblés sont essentiels pour continuer à avancer.