BRUXELLES, 15 octobre 2021 - Dans un rapport qui devrait alerter toutes les capitales européennes, l'UNICEF avertit aujourd'hui que le suicide constitue la deuxième cause de décès chez les jeunes en Europe. Seuls les accidents de la route sont plus meurtriers chez les personnes âgées de 15 à 19 ans.
Alors que la COVID-19 continue de faire des ravages dans nos vies, une étude européenne de la publication phare de l'UNICEF "Le rapport sur la situation des enfants dans le monde - Dans ma tête" - livre une analyse des tendances affectant les enfants et examine la santé mentale et le bien-être des enfants et des jeunes en Europe. Ce faisant, elle fournit à la fois des données inquiétantes sur le stress que subissent les jeunes mais également des recommandations claires à l'intention des gouvernements de toute l'Europe et des institutions de l'Union européenne.
Le rapport révèle également que 19 % des garçons européens âgés de 15 à 19 ans souffrent de troubles mentaux, suivis par plus de 16 % des filles du même âge. Neuf millions d'adolescents en Europe (âgés de 10 à 19 ans) vivent avec des troubles mentaux. Dans plus de la moitié des cas, ils sont alimentés par l’anxiété et la dépression.
Les nouvelles analyses provenant de “European Brief of The State of the World's Children: On My Mind”, lindiquent que la perte annuelle en capital humain résultant des conditions générales de santé mentale en Europe chez les enfants âgés de 0 à 19 ans se chiffre à 50 milliards d'euros*.
"Ce rapport arrive à un moment crucial pour les enfants et les jeunes, il fait état d'une crise qui s'est malheureusement développée, mais je crains encore davantage ce qui va suivre. Cette crise est aggravée par la pandémie. Les décideurs politiques et les adultes ont la possibilité de faire quelque chose maintenant. Investissez en nous maintenant, avant qu'il ne soit trop tard. Ne soyons pas la génération perdue de la COVID". (Erika, 17 ans, Irlande)
"Les écoles ne devraient pas se limiter aux études et à l’apprentissage, elles sont aussi des lieux où nous pouvons apprendre à construire des sociétés saines. Des programmes permettant une discussion ouverte avec nos pairs à propos de ce qui nous préoccupe ou sur notre bien-être existent et fonctionnent au sein des écoles. Nous avons des solutions, nous avons juste besoin qu'elles soient priorisées et mises en œuvre efficacement." (Elliott, 16 ans, Irlande)
Outre les investissements dans des soins de qualité aux enfants, la parentalité et les mesures favorables aux familles dans tous les secteurs, l'UNICEF identifie 5 interventions prioritaires clés pour les institutions européennes et les gouvernements nationaux :
- soutenir les interventions visant à faciliter l’accès des groupes vulnérables aux services de santé mentale et améliorer les infrastructures régionales ;
- inclure l'accès aux services de santé mentale dans les plans d'action nationaux, y compris les possibilités offertes par les technologies numériques et en ligne pour réduire les lacunes dans l'accès au soutien de la santé mentale ;
- Proposer des programmes à l'école pour sensibiliser les adolescents et leur permettre de faire face à leurs émotions ; intégrer des services de conseil en santé mentale ; former les enseignants et le personnel ; créer des espaces sûrs pour que les enfants puissent discuter et partager. Compléter par des programmes de parentalité positive qui préviennent la violence domestique. L'UE devrait soutenir l'initiative "Safe to learn" (apprendre en toute sécurité) destinée à mettre fin à la violence dans et par les écoles, afin que les enfants puissent apprendre, s'épanouir et poursuivre leurs rêves en toute liberté.
- Prévoir des ressources suffisantes pour former les travailleurs de la santé et les travailleurs sociaux à la santé mentale afin de soutenir les services destinés aux enfants en déplacement.
- intégrer des actions ciblées sur la santé mentale et le bien-être psychosocial dans l'aide publique au développement consacrée au développement humain ainsi que dans les programmes humanitaires de préparation, de réponse et de rétablissement pour répondre aux besoins de toutes les populations touchées par les urgences, y compris la protection des enfants pendant les crises humanitaires.
###
*Liste des pays inclus dans ce calcul : Allemagne, Autriche, Belgique, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Tchéquie. Les chiffres sont exprimés en dollars à pouvoir d'achat égal.
Les estimations portant sur les causes de décès parmi les adolescents reposent sur les données tirées des estimations de la santé mondiale 2019 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les estimations portant sur la prévalence des troubles mentaux diagnostiqués sont basées sur l’étude Global Burden of Disease Study (« Charge mondiale de la morbidité ») de 2019 de l’Institute of Health Metrics and Evaluation (IHME).
Pour plus d'informations, veuillez contacter :
Natalia Alonso Cano, Conseillère principale, Bureau de l'UNICEF pour les relations avec les institutions européennes - +32 487 53 09 25 nalonsocano@unicef.org
Philippe Henon, Responsable des relations extérieures UNICEF Belgique - + 32 477 555 023 - phenon@unicef.be