Aussi chaude que soit l'année 2022, elle pourrait être la plus froide du reste de notre vie. D’après le rapport, 538 millions d’enfants, soit 23 % des enfants dans le monde, sont actuellement frappés par des vagues de chaleur de longue durée. Selon le rapport de l'UNICEF intitulé "L'année la plus froide du reste de leur vie", ce chiffre atteindra 2 milliards d'ici 2050, soit quasi tous les enfants de la planète. Les vagues de chaleur seront également plus fréquentes, dureront plus longtemps et seront plus intenses.
La Belgique n'échappe pas non plus à ces projections pessimistes. Quel que soit le scénario imaginé pour le futur, on estime qu'au moins 2,2 millions d'enfants en Belgique seraient confrontés à des vagues de chaleur plus fréquentes et de plus longue durée d'ici 2050.
Ces phénomènes ont un impact dévastateur sur les enfants. Plus les vagues de chaleur auxquelles ils sont exposés sont fréquentes, longues et graves, plus l'impact sur leur santé, leur sécurité, leur sécurité alimentaire, leur éducation, leur accès à l'eau et leurs moyens de subsistance futurs est important.
Ce sont les enfants les moins responsables du changement climatique qui en subissent le plus les conséquences. L'Afrique, par exemple, représente moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais le continent subit les conséquences les plus brutales de la crise climatique.
L'impact de la chaleur extrême sur un enfant dépend également du lieu et du mode de vie de celui-ci. Peut-il échapper à la chaleur à l'intérieur ? Y a-t-il un accès à des sources d'eau qui résisteront aux effets du réchauffement climatique ? Les tâches quotidiennes exigent-elles un effort physique ? Au vu de ces différentes question, nous devons donc veiller à ce que les pays où les enfants sont les plus vulnérables aux effets du changement climatique disposent des ressources nécessaires pour adapter les services sociaux de protection essentiels à l'évolution des conditions climatiques.
Actuellement, 23 pays se classent au premier rang pour ce qui est de l'exposition des enfants à des températures extrêmement élevées. Ce nombre passera à 33 pays, dans le cadre d'un scénario à faibles émissions de gaz à effet de serre (avec un réchauffement estimé à 1,7 degré Celsius d'ici 2050) et à 36 pays dans le cadre d'un scénario à très fortes émissions (avec un réchauffement estimé à 2,4 degrés Celsius d'ici 2050). Le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, le Niger, le Soudan, l'Irak, l'Arabie saoudite, l'Inde et le Pakistan devraient rester dans la catégorie la plus élevée dans les deux cas de figure.
Les enfants sont plus vulnérables aux effets de la chaleur extrême et des vagues de chaleur que les adultes. En effet, les bébés et les jeunes enfants ne peuvent pas réguler leur température corporelle aussi bien que les adultes.
Les enfants passent également plus de temps à l'extérieur à jouer, à faire du sport et à pratiquer d'autres activités, ce qui les expose davantage aux risques de blessures dues à la chaleur. La chaleur extrême présente non seulement des risques sérieux pour leur santé, mais aussi des risques sur le plan social et éducatif.
Impact de la chaleur extrême sur la santé des enfants
- Risque accru de maladies respiratoires chroniques
- Plus d'asthme
- Augmentation des maladies cardiovasculaires
- Développement d'allergies
- Diarrhée
- Malnutrition
- Faible poids à la naissance
- Coup de chaleur et stress thermique
- Risque de maladies transmises par les moustiques, notamment la dengue.
La chaleur peut également affecter la santé mentale et émotionnelle des enfants. Les températures élevées sont associées à une augmentation des problèmes de santé mentale chez les enfants et les adolescents, notamment au syndrome de stress post-traumatique et la dépression.
Un accès à la nourriture et à l'eau menacé
La chaleur extrême menace l'accès des enfants à la nourriture et à l'eau. Les vagues de chaleur exacerbent les périodes de sécheresse. Lorsque les récoltes sont mauvaises, l'insécurité alimentaire s'installe et les enfants risquent de souffrir de malnutrition. Du fait des sécheresses, les besoins en eau se font plus pressants, ce qui entraîne des pénuries. Les enfants ont plus de mal à réguler leur température corporelle et à s'hydrater. Le manque d'eau peut également contraindre les gens à puiser de l'eau dans des sources non sûres, ce qui entraîne un risque d'épidémies de maladies hydriques telles que le choléra.
Les conséquences sur l'éducation
Les canicules ont un impact pernicieux sur l'éducation des enfants et affectent leurs futurs moyens de subsistance. Les vagues de chaleur entraînent en effet une dégradation de l'état de santé des enfants et provoquent des problèmes nutritionnels chez eux, ce qui a pour effet de faire baisser leurs résultats scolaires ou d'augmenter leurs absences à l'école. En outre, des températures élevées et un apport insuffisant en eau et liquides vont réduire la capacité de concentration des enfants.
Un danger pour la sécurité des enfants
Les vagues de chaleur peuvent également concourir à créer une instabilité et à mettre la sécurité des enfants en danger. Lorsque les champs s'assèchent et les revenus des familles s'épuisent, les communautés sont obligées de chercher d'autres sources de nourriture et d'eau. Cette situation peut à son tour donner lieu à des compétitions et à des conflits, à des migrations et à des déplacements forcés qui exposent les enfants à de graves risques de blessures physiques et de violence.
Malgré les nombreux dangers que représentent pour les enfants les canicules et autres catastrophes climatiques, la sensibilisation du public, les politiques et les financements restent insuffisants.
Protéger
Nous devons protéger les enfants des catastrophes climatiques imminentes en adaptant les services sociaux de base essentiels tels que la santé, l'eau et l'assainissement, l'éducation, les systèmes de nutrition, la protection sociale et la protection de l'enfance pour qu'ils puissent résister aux vagues de chaleur et aux autres chocs climatiques et environnementaux.
Préparer
Nous devons préparer les enfants à vivre dans un monde en mutation climatique en leur enseignant le changement climatique, en leur fournissant les compétences nécessaires pour faire face aux conséquences des catastrophes climatiques et en leur donnant les moyens de participer de manière significative et d'influencer la politique climatique.
Les enfants d'abord
Donnons la priorité aux enfants et aux jeunes dans les politiques et le financement du climat.
Prévenir
Pour éviter le pire des scénarios, nous devons réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre. Tous les gouvernements devraient revoir leurs plans et politiques climatiques nationaux pour faire preuve de plus d'ambition et d'action. Ils devraient réduire leurs émissions d'au moins 45 % d'ici à 2030 pour limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius maximum.