L’année 2023 est désormais dans le rétroviseur. Et si elle nous a parfois laissé un goût amer, elle se termine néanmoins sur une touche positive. En effet, la fin du mois de novembre a connu une avancée majeure dans le domaine de la santé puisque les vaccins contre la malaria, recommandés par l’OMS, ont fait leur entrée sur le continent africain. Plus particulièrement à Yaoundé, au Cameroun. Une étape historique qui permet à l’UNICEF et à ses partenaires de continuer à lutter contre l’une des premières causes de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Il s’agit du premier déploiement d'un vaccin contre le paludisme en Afrique et de la toute première livraison à un pays n’ayant pas participé au programme pilote de vaccination.
Pour rappel, depuis 2019 le Ghana, le Kenya et le Malawi administrent des vaccins aux enfants dès l’âge de 5 mois au sein des régions sélectionnées dans le cadre du Programme de mise en œuvre de la vaccination antipaludique (MVIP). C’est donc dans ce contexte que plus de 2 millions d’enfants ont été vaccinés, entraînant ainsi une baisse significative de 13% de la mortalité chez les enfants en âge de recevoir le vaccin, mais aussi une diminution des contaminations graves et des hospitalisations.
Afin de proposer une vaccination à grande échelle et de poursuivre la diminution de la mortalité infantile, l’UNICEF et ses partenaires distribueront près de 18 millions de doses dans 12 pays d’Afrique au cours des deux prochaines années. À noter que les vaccins contre le paludisme doivent être administrés en parallèle à la mise en œuvre d’autres mesures préventives comme l’utilisation de moustiquaires, le traitement préventif des femmes enceintes, l’usage d’antipaludiques… « Cela pourrait vraiment changer la donne dans notre lutte contre le paludisme », a déclaré Catherine Russell, directrice générale de l'UNICEF. « Le vaccin, qui protège les enfants contre les formes graves de la maladie, est un complément essentiel à l'ensemble des outils de prévention du paludisme existants et contribuera à soutenir nos efforts ainsi qu’à réduire davantage le nombre de décès », a ajouté le docteur Matshidiso Moeti, directeur régional de l'OMS pour l'Afrique.
- Le continent africain est le plus touché par le paludisme puisqu’il représentait en 2021 environ 95% des cas mondiaux et 96% des décès liés à cette maladie.
- 249 millions de cas ont été recensés dans le monde en 2022, entraînant près de 608.000 décès.
- En 2021 par contre, 247 millions de cas et 619.000 décès ont été enregistrés (77% concernaient des enfants de moins de 5 ans, principalement en Afrique).
- Presque toutes les minutes, un enfant de moins de 5 ans meurt du paludisme.
Comme le mentionne l’OMS, « le paludisme est une maladie potentiellement mortelle qui sévit principalement dans les pays tropicaux. Il s’agit d’une maladie évitable et dont on peut guérir. Cependant, un cas de paludisme non compliqué peut évoluer vers une forme grave de la maladie, souvent mortelle si elle n’est pas traitée ». Raison pour laquelle un diagnostic et un traitement rapides sont indispensables. En effet, la malaria (transmissible par la piqûre de certains moustiques infectés et dont l’un des premiers symptômes est la fièvre) est l’une des principales causes de mortalité infantile, aux côtés de la pneumonie et de la diarrhée. C’est dans ce contexte que les vaccins, désormais administrés à grande échelle, entendent révolutionner le rapport à cette maladie sur le continent africain.