L’UNICEF demande une extension de l’allégement du service de la dette et de la restructuration de la dette pour que les pays concernés - et leurs enfants - puissent rebondir.
Environ un pays sur huit dans le monde consacre des sommes plus importantes à la dette qu’aux services sociaux, d’après un nouveau rapport publié par l’UNICEF.
Ce rapport sur la COVID-19 et la crise imminente de la dette (COVID-19 and the Looming Debt Crisis) note que 25 pays du monde - dont la plupart ploient déjà sous le poids de la pauvreté et des privations - ont consacré en 2019 une part plus importante de leurs dépenses publiques au remboursement de la dette qu’à l’éducation, à la santé et à la protection sociale réunies. Le Bénin, le Niger et Haïti font partie de ces pays. Des mesures doivent être prises à l’échelle mondiale pour protéger les dépenses sociales et en particulier le droit de chaque enfant à une éducation, à la santé et à la protection sociale.
- Les enfants vivant dans des pays lourdement endettés, qui n’ont pas beaucoup de ressources à allouer à la protection sociale, à l’éducation et à la santé, ont peu de chances de s’affranchir un jour de la pauvreté et des privations.
- Avant la pandémie de COVID-19, les pays ayant les niveaux les plus élevés de service de la dette - dont la Gambie, Haïti, le Soudan du Sud et le Tchad - consacraient au moins 3 dollars US à la dette pour chaque dollar alloué aux services sociaux essentiels.
- Le quart des pays à revenu faible ou intermédiaire – où vivent 200 millions d’enfants - sont actuellement surendettés ou risquent de l’être.
- La pandémie a entraîné une catastrophe mondiale en matière d’éducation, à laquelle il est urgent de remédier pour éviter que qu’une génération ne soit perdue. Toutefois, nous observons déjà un recul des budgets consacrés à l’éducation à l’heure où les pays devraient investir en faveur de l’amélioration des écoles et des systèmes éducatifs.
- La réponse globale à la crise de la dette est trop faible par rapport à la mobilisation budgétaire d’ensemble face à la COVID-19. Le moratoire sur la dette ne porte actuellement pas sur la dette commerciale, ce qui accroît la vulnérabilité des pays à revenu intermédiaire.
Il est essentiel d’alléger et de restructurer en profondeur la dette pour assurer une reprise qui soit à la fois inclusive, durable et qui ne laisse aucun enfant de côté. Pour protéger les droits des enfants dans le sillage de la COVID-19, il est crucial d’adopter un nouveau système international de restructuration de la dette, qui se caractérise par un appui concessionnel plus important aux pays pauvres lourdement endettés, une plus grande transparence de la dette dans le cadre des processus budgétaires nationaux et une action concertée de la part des créanciers.