Les multiples crises qui convergent dans le Sahel central, y compris une recrudescence de la violence armée et les retombées socio-économiques de la COVID-19, aggravent les conditions de vie des enfants dans l'une des régions les plus pauvres et les moins développées du monde.
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Un nombre record de 7,2 millions d'enfants au Burkina Faso, au Mali et au Niger ont désormais besoin d'une aide humanitaire, soit une augmentation des deux tiers en un an seulement. Plus d'un million d'enfants ont été déplacés de force de leurs foyers. L'eau potable - si importante pour la survie des jeunes enfants et pour la prévention de la COVID-19 - est plus rare que jamais, en particulier parmi les personnes déplacées.
Les estimations sur le nombre d'enfants qui souffriront de malnutrition mortelle cette année sont en hausse d'un cinquième. La situation est particulièrement grave dans certaines régions du Burkina Faso qui accueillent un nombre particulièrement important de personnes déplacées. Dans les communes de Djibo, Gorgadji et Barsalogho, les taux de mortalité des enfants dépassent déjà le seuil d'alerte d'urgence.
Des cas vérifiés de violations graves contre les enfants
Dans ces trois pays, des attaques ciblées ont entraîné la fermeture de plus de 4 000 écoles avant que la COVID-19 ne ferme les autres. Les cas vérifiés de violations graves contre les enfants, qui comprennent le recrutement dans les combats, le viol et les violences sexuelles, ont augmenté, en particulier au Mali.
L'UNICEF travaille avec ses partenaires pour fournir aux enfants des aliments thérapeutiques vitaux, des vaccins contre les maladies mortelles et un accès à l'eau potable et à l'assainissement. Nous aidons les enfants qui ont été libérés des groupes armés ou qui ont subi des violences sexuelles à se rétablir et à se réintégrer. Et nous soutenons les pays dans leurs efforts pour développer l'enseignement à distance par la télévision, la radio et le papier, et pour aider à rendre les écoles suffisamment sûres pour qu'elles puissent rouvrir dans le cadre de la COVID-19.
Tourner la page de la violence et de la pauvreté
Les opérations de l'UNICEF dans le Sahel central sont gravement sous-financées et nous avons besoin d'une aide accrue. À la mi-octobre, L'UNICEF avait reçu moins d'un tiers (31 %) des 210 millions de dollars dont elle a besoin pour l'aide humanitaire cette année, et un peu plus de la moitié (57 %) de l'appel COVID-19 de 65,7 millions de dollars.
Si le Sahel central doit se sortir de crises chroniques, ces pays doivent s'assurer que cette génération d'enfants est capable de tourner la page de la violence et de la pauvreté. Elle ne peut le faire qu'en protégeant, en éduquant et en soignant les enfants, quelles que soient leurs circonstances. Pour cela, le Sahel central aura besoin de beaucoup plus de ressources, maintenant et pour les années à venir.