La Reine Mathilde ne manque jamais une occasion de plaider en faveur des Objectifs de Développement Durable (ODDs) que les Nations unies ont fixés pour 2030. C'est dans le cadre de ce vaste agenda que la Reine souhaite attirer l'attention du public sur les actions de l'UNICEF et des autorités locales sur la nécessité de protéger les droits des enfants et des femmes. Lors de sa visite au Kenya, Sa Majesté était accompagnée de sa fille, la Princesse Elisabeth et du ancien président du Conseil d'administration d'UNICEF Belgique, Roland Steisel.
Le Kenya en quelques chiffres
Le Kenya occupe actuellement la 185e place (sur un total de 228 pays) de l'Indice de Développement Humain (IDH). Cet Indice mesure le niveau de développement des pays, sans se limiter à leur seul poids économique, comme le PIB par habitant, par exemple. Il intègre des données plus qualitatives telles que la santé, l’espérance de vie, le niveau de vie et le niveau d’éducation.
- Population : 46 millions d’habitants
- Mortalité des enfants de moins de 5 ans : 46 pour 1000 naissances vivantes
- Nombre annuel de décès d’enfants : 68.882
- Pourcentage d’enfants de moins de 5 ans enregistrés à l’état civil : 67 %
- Pourcentage d’enfants de 5 à 17 ans au travail : 26 %
- Pourcentage de personnes qui estiment que la violence à l’égard des femmes peut se justifier dans certaines conditions : 42 % (femmes) 36 % (hommes)
- Taux de fréquentation scolaire dans le primaire : 85 %
- Taux de fréquentation scolaire dans le secondaire supérieur : 36 %
- Taux de malnutrition modérée et sévère : 26 %
Le camp de réfugiés de Kakuma
Jour 1 : La Reine Mathilde et la Princesse Elisabeth se son rendues dans le deuxième plus grand camp de réfugiés du Kenya, le camp Kakuma dans le nord-ouest du pays, près de la frontière avec le Soudan du Sud et l’Ouganda. Des 180.000 personnes qui vivent dans ce camp, près de 60 % ont moins de 18 ans.
« Fuhara » qui signifie « Joie », est le nom du centre « ami des enfants » aménagé par l’UNICEF et le UNHCR à Kalobeyei près du camp de réfugiés de Kakuma. Le Reine et sa fille y ont rencontré des enfants réfugiés particulièrement vulnérables. Là, ils peuvent jouer et se livrer à des activités telles que la danse, la peinture, le chant, l’écriture. Autant de pratiques qui vont aider les enfants vulnérables à surmonter certains traumatismes vécus
La reine Mathilde visite une école maternelle et une école primaire. Grâce à l’UNICEF, 80.000 enfants du camp ont accès à l’éducation dans un environnement sain et sûr. Le Fonds pour l’enfance fournit également une aide psychosociale aux enfants qui la nécessitent.
L'école de Kalobeyei soutenue par l’UNICEF accueille 3.700 enfants dans sa section primaire et 1.000 enfants dans la section préprimaire. Elle comprend actuellement 18 classes temporaires et 14 classes définitives. L’établissement est également pourvu d’un bloc administratif, de facilités WaSH (notamment des latrines séparées filles/garçons), d’une kitchenette, d’un local de fournitures scolaires, ...
Le camp consacre aussi une attention particulière aux activités formatrices et génératrices de revenus pour les jeunes mamans.
Ce programme soutenu par l’UNICEF et la Lutheran World Federation (LWF) permet aux jeunes mamans de finir leurs études et de développer des compétences de vie.
Les frais scolaires de ces jeunes mamans étant pris en charge par l’UNICEF et la LWF, celles-ci peuvent soit poursuivre leurs études ou opter pour des formations en coiffure, confection ou pâtisserie.
Bien que les mamans soient originaires de régions très différentes du pays, toutes ont un point commun : la force et la détermination. Leur formation dure de 1 et 3 mois et sera certifiée après des épreuves écrites et pratiques. Ce n’est qu’après avoir réussi ces examens, que les mamans recevront un kit complet qui leur permettra de s’établir à leur compte et de développer des activités génératrices de revenus. Le programme conçu de manière holistique couvre tous les besoins de ces jeunes mamans : formation, développement des compétences, autonomisation, prise en charge des jeunes enfants, renforcement de leur position au sein de la commuanuté et aide psychosociale.
Le centre de protection et de développement des enfants à Dagoretti
Lors de leur deuxième journée, la Reine Mathilde et la Princesse Elisabeth ont visité le centre de protection et de développement des enfants à Dagoretti.
Le centre Dagoretti, situé à quelques kilomètres à l’ouest de la capitale Nairobi, benéficie du soutien de l’UNICEF. Il vise à donner une seconde chance aux enfants les plus vulnérables. Ce sont des enfants qui sont souvent exposés à des risques importants, des enfants qui vivent sans leur famille, etc. Le centre va alors favoriser leur réintégration sociale en les rescolarisant, on les réintégrant dans leur famille ou dans leur communauté.
Le « Dagoretti » offre des espaces sécurisés aux enfants et aux adolescents Là, ils reçoivent des repas, suivent des cours de rattrapage scolaire et des formations professionnelles définis en fonction d’une exploration des connaissances et des talents préalable. Les enfants et les ados du centre peuvent également jouer de la musique, pratiquer des sports, jouer du théâtre. De par leur parcours personnel, ils ont souvent beaucoup à exprimer. Le personnel du centre les encourage à parler de leurs expériences entre eux et avec des spécialistes afin de les aider à aller de l’avant et à dépasser certaines situations difficiles vécues.
Visite d'une école primaire et d'une école secondaire dans une communauté Massaï
Durant le dernier jour de leur mission, la Reine Mathilde et la Princesse Elisabeth ont visité la région de Kajiado afin de mieux cerner le contexte communautaire et rural qui donne naissance à des pratiques néfastes telles que les mutlations génitales féminines et les mariages précoces.
De nombreuses écoles des communautés Massaï collaborent étroitement avec le gouvernement, l’UNICEF et d’autres partenaires tels que World Vision afin de protéger les enfants de ces pratiques néfastes, et de les aider à réintégrer leur foyer et/ou l’école. La Reine Mathilde et la Princesse Elisabeth ont eu l’opportunité d’avoir un échange instructif avec les enfants, les enseignants-sauveteurs et les travailleurs sociaux durant ces visites.
Cet échange a permis de mettre en lumière le double rôle des écoles : offrir d’une part un environnement protégé contre la violence, l’exploitation et les abus et accroître d’autre part l’accès à l’éducation, aux informations sur la santé sexuelle et reproductive, au soutien psychologique et aux services sanitaires.
Rencontre avec une famille de la communauté Massaï
Lors de leur rencontre avec une famille Massaï, la Reine et sa fille ont pu constater les défis que ses membres ont à relever et les moyens dont ils disposent pour y faire face. L’UNICEF sensibilise les familles Massaï à certaines pratiques nuisibles telles que le mariage précoce et les mutilations génitales féminines fort répandues dans la communauté. Ce travail a porté ses fruits puisque la famille qui s’entretient avec la souveraine soutient maintenant sa fille en donnant la priorité à son éducation, à ses droits et à son avenir.
Entretien à propos de pratiques néfastes
La Reine Mathilde et la Princesse Elisabeth ont terminé cette troisième journée en participant à une discussion avec une vingtaine de membres de la communauté Massaï, animée par des agents de changement communautaires. Elles ont ainsi eu un aperçu des pratiques néfastes dans le village et dans les communautés environnantes de la région de Kajiado et des interventions actuelles soutenues par l’UNICEF et menées par World Vision pour y remédier.