Comme plusieurs pays de la Corne de l'Afrique, la Somalie est ravagée par une sécheresse qui se prolonge depuis quatre ans. Les puits s'assèchent, les récoltes sont mauvaises et le bétail meurt. Plus d'un million de personnes ont fui vers les villes. Elles y vivent dans des camps de réfugiés et dépendent de l'aide humanitaire.
Cette situation empêche beaucoup d'enfants d'aller à l'école. On estime que plus de 3 millions d'enfants somaliens ne sont pas scolarisés. La sécheresse actuelle n'a fait qu'aggraver la crise de l'éducation.
Pour l'UNICEF, il est prioritaire de donner aux enfants déplacés par la sécheresse et les conflits la chance de reprendre leur éducation.
L'école primaire intégrée Mustaqbal à Baidoa, située dans le sud-ouest du pays, est l'une des écoles que soutient l'UNICEF. L'impact de la sécheresse est tel que de nombreuses familles sont venues à Baidoa pour trouver de l'aide humanitaire. L'école est située juste à côté d'un camp informel abritant des personnes qui ont fui leur domicile.
L'UNICEF s'est engagé à répondre aux besoins éducatifs urgents du nombre sans cesse croissant d'enfants qui arrivent sur place. Pour que tous puissent aller à l'école, nous assurons la formation des enseignants, fournissons du mobilier et du matériel pédagogique, et apportons un soutien financier aux enseignants.
De nouveaux enfants arrivent chaque jour à l'école du camp. C'est le seul endroit où ils peuvent suivre des cours. Ceux-ci se déroulent désormais dans un entrepôt afin de pouvoir absorber le nombre sans cesse croissant de nouveaux élèves.
Par manque d'espace dans les salles de classe, les élèves attendent patiemment leur tour dans les couloirs avant d'entrer dans la salle de classe et de suivre les cours.
"Nous avons déjà plus de 1.500 élèves en ce moment, et chaque jour 3 à 5 nouveaux enfants arrivent. Bien que nous n'ayons pas de place, nous ne pouvons pas refuser de les prendre. Par conséquent, nous allons enseigner par roulement", explique Habiba Ibrahim Aden, le directeur de l'école primaire. L'école a été créée il y a un peu plus de sept ans maintenant.
Avec l'afflux de tant d'enfants, l'école doit adopter des méthodes innovantes pour pouvoir enseigner à tous les élèves. Il existe, par exemple, sept sections différentes pour la première année, chacune étant adaptée au niveau des enfants. Certains élèves possèdent déjà des connaissances de base qui leur permettent de suivre un niveau avancé, alors que d'autres, qui viennent seulement d'arriver, apprennent l'alphabet.
Mais l'école est plus qu'un lieu où les enfants apprennent. Ils s'y font également des amis, peuvent jouer et oublier les difficultés qu'ils ont endurées, eux et leurs familles, à cause de la sécheresse et des conflits.
En collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), nous concentrons également nos efforts sur la nutrition dans les écoles afin de garantir des repas nutritifs aux enfants. Ceux qui vont à l'école le matin reçoivent un petit déjeuner et un déjeuner. Pour les élèves qui fréquentent l'école l'après-midi, le déjeuner est également prévu.
Lorsque la cloche sonne, à 10 heures, les enfants sortent en masse de la classe et se dirigent vers la cuisine pour prendre leur petit déjeuner. Aujourd'hui, ils ont tous droit à une tasse de délicieux porridge. Grâce au programme des repas scolaires, davantage d'enfants du camp vont à l'école. Et avec un estomac rempli, ils peuvent mieux se concentrer en classe.
Ali Idow Abukar, directeur adjoint et coordinateur du programme des repas scolaires, supervise la distribution de tasses de porridge pour le petit déjeuner.
"Je viens à l'école tous les jours à 7h30 et je supervise l'approvisionnement, la cuisson et la distribution des repas pour les enfants", dit-il. Ali s'assure que chaque élève ait un repas.
Ali et Osman boivent avec enthousiasme la tasse de porridge qui leur a été donnée. Ils aiment beaucoup prendre leur petit déjeuner à l'école avant de commencer les cours.
"Nous aimons venir à l'école et nous aimons vraiment apprendre", disent-ils.
Habiba Ibrahim Aden, deuxième à partir de la droite, est la directrice de l'école primaire Mustaqbal. "Quand les enfants ont bien mangé, ils aiment aussi rester en classe pour apprendre", dit-elle.
Habiba est une source d'inspiration et un modèle pour les élèves, en particulier pour les filles. Elle participe activement à la vie de l'école, comme lors du petit-déjeuner ici sur la photo. Elle est également très motivée pour donner une chance à tous les enfants : Habiba essaie en effet de trouver une place pour chaque enfant qui veut venir à l'école,