Secure payment
Mise à jour : 04 décembre 2025
Après plus de 900 jours de conflit (en date du 23 octobre) et l’effondrement des services essentiels, la population tente désespérément de survivre, en particulier les femmes et les enfants. Plus de 30 millions de personnes, dont 15 millions d’enfants et plus de 9,6 millions de personnes déplacées, ont besoin d’une aide humanitaire d'urgence.
Ces derniers mois, la baisse des combats – notamment à Khartoum et dans ses environs – a permis à environ 2,6 millions de personnes de retourner dans leurs zones d’origine. Ce retour constitue une avancée encourageante, bien que fragile, vers une stabilité. En revanche, dans d’autres régions encore durement frappées par les affrontements ou privées d’accès humanitaire, la situation continue de se détériorer rapidement.
Le conflit, qui s’est déclaré en 2023, a un impact dévastateur sur les services essentiels comme les soins de santé et l’éducation. Sur les 17 millions d’enfants en âge scolaire, 14 millions ne sont pas en mesure d'aller à l’école. Des communautés entières fuient et de nombreuses familles quittent leur maison pour échapper à la violence et aux graves menaces qui pèsent sur leur sécurité.
Dans certaines régions du pays, une famine a déjà été officiellement déclarée l’année dernière. La situation reste extrêmement préoccupante et les enfants sont particulièrement à risque. D’après la dernière analyse de l’IPC (Integrated Food Security Phase Classification), environ 21,2 millions de personnes – soit 45% de la population – étaient confrontées à une insécurité alimentaire aiguë en septembre 2025. Cela représente une légère amélioration par rapport à la période précédente, où 24,6 millions de personnes souffraient de la faim.
Les organisations humanitaires font face à de nombreux obstacles : insécurité persistante, lourdeurs administratives et défis logistiques rendent l’acheminement de l’aide vitale extrêmement difficile. Les attaques contre les civil·es restent fréquentes, et les femmes et les filles sont exposées à un risque élevé de violences sexuelles liées au conflit.
Depuis juin 2024, plus de 260.000 personnes – dont 130.000 enfants – vivent à El Fasher, capitale du Nord-Darfour, assiégée par les FSR (Forces de soutien rapide). En date du 26 octobre, plus de 106.000 personnes ont fui El Fasher et les villages voisins, après des semaines sans accès à la nourriture, à l’eau ni aux soins.
Les signalements de meurtres, d’enlèvements, de violences basées sur le genre, de mutilations et de séparations familiales se multiplient, tandis que des travailleur·euses humanitaires ont été détenu·es ou tué·es. La majorité des personnes déplacéss se sont installées dans la localité de Tawila, où les sites surpeuplés manquent cruellement de services. Les enfants y sont exposé·es à des flambées de rougeole, de choléra suspecté et de dengue, ainsi qu’à des pénuries de soins, d’abris et d’eau potable. À ce jour, 701 enfants séparé·es et 244 non accompagné·es ont été enregistré·es dans plusieurs localités.
Famine déclarée
Selon le Comité d’examen de la famine (CEF), les conditions de famine sont désormais atteintes à El Fasher (Nord-Kordofan) et Kadugli (Sud-Kordofan), deux villes presque totalement privées d’aide humanitaire. En 2024, ces zones étaient classées en situation d’urgence, mais la situation s’est gravement détériorée :
Les familles manquent de nourriture ;
La malnutrition infantile progresse ;
Le nombre de décès ne cesse d’augmenter.
Les marchés se sont effondrés et les prix des produits de base ont atteint des sommets sans précédent. L'analyse de l'IPC, publiée fin octobre 2025, a conclu qu'à El Fasher (désormais officiellement en état de famine) entre 38% et 75% de la population souffre de malnutrition sévère, contre 29% à Kadugli. Les villages environnants tels que Tawila, Melit et At Tawisha sont également menacés de famine.
Continuer d'acheminer l'aide
L’accès humanitaire reste limité dans plusieurs régions, notamment à El Fasher, ce qui entrave la fourniture d’une aide vitale. Les besoins en termes d'abris, de nourriture, d'eau et de soins médicaux sont urgents. Malgré des conditions dangereuses, l’UNICEF et ses partenaires continuent d’apporter une aide essentielle :
- Acheminement quotidien de 132.000 litres d’eau ;
- Traitement de 850 enfants souffrant de malnutrition aiguë via 14 centres et 10 équipes mobiles ;
- Soutien psychosocial pour plus de 3.000 enfants ;
- Réunification de 212 enfants avec leurs familles
- Réouverture de 33 écoles accueillant près de 25.000 élèves ;
- Distribution de kits d’hygiène aux familles à nouveau déplacées.
La fin immédiate des hostilités et la protection de la population, en particulier celle des enfants ;
Un accès humanitaire sans entrave ;
La simplification des procédures d'octroi de l'aide et de déplacement du personnel ;
Un financement urgent et flexible pour intensifier les interventions vitales ;
Le soutien à des solutions durables pour les populations déplacées ;
L'aide aux quelque 900.000 réfugié·es au Soudan qui ont besoin d'une protection et de services internationaux.