L’impact sur les enfants est désastreux
Entre deux informations sur le coronavirus, voici un rapport de l’UNICEF qui en dit long sur l’impact de la crise syrienne sur le bien-être des enfants.
Le conflit syrien entre dans sa dixième année ce week-end. L’impact sur les enfants et les jeunes est désastreux. Quatre enfants syriens sur cinq ont besoin d’aide, besoin des services les plus évidents tels que les soins de santé, l’eau potable, des vêtements chauds, une éducation et de la nourriture. Mais avant tout, ils ont besoin de protection et de sécurité.
Être enfant en Syrie, c’est connaître la perte, la peur, et les épreuves.
Le conflit en Syrie constitue aussi la plus grande crise migratoire de l’histoire récente. Depuis 2012, le nombre d’enfants déplacés dans le pays a plus que doublé. Au cours des trois derniers mois, la violence dans le nord-ouest de la Syrie a déraciné plus de 575 000 enfants, le plus grand nombre d’enfants déplacés en une si courte période depuis le début de la guerre en 2011.
Près de 6 millions d’enfants n’ont connu que la guerre tout au long de leur vie.
4,8 millions d’enfants en Syrie sont nés pendant le conflit et plus d’un million sont nés réfugiés. L’impact de la guerre sur les pays voisins, y compris la Jordanie, le Liban, l’Irak, l’Égypte et la Turquie, a eu des conséquences lourdes sur le tissu socio-économique des communautés d’accueil et de réfugiés. Les pays voisins accueillent en effet 83% du nombre total des réfugiés syriens dans le monde, ce qui exerce une pression supplémentaire sur ces pays déjà économiquement vulnérables, en particulier la Jordanie et le Liban. Depuis 2012, le nombre d’enfants réfugiés dans les pays voisins a plus que décuplé pour atteindre les 2,5 millions.
En Syrie, très peu d’endroits sont sûrs pour les enfants. Au cours des neuf dernières années, les parties au conflit ont complètement ignoré la protection des enfants. Un enfant est tué toutes les 10 heures, ce qui porte le nombre total d’enfants tués à 5 427. La moitié des installations médicales ne fonctionnent pas et deux écoles sur cinq sont hors service. Près de 1 000 établissements scolaires et médicaux ont été attaqués. Environ 5 000 enfants ont été recrutés dans les combats – certains dès l’âge de sept ans. Beaucoup se sont trouvés directement sur la ligne de front. Rien qu’en 2019, près de 900 enfants ont été tués. Plus des trois quarts d’entre eux dans le nord-ouest du pays où les combats ont connu une escalade cruelle.
L’UNICEF estime que 2,8 millions d’enfants syriens sont privés d’éducation. La majorité se trouvent en Syrie. Certains ne sont jamais allés à l’école, tandis que d’autres ont raté neuf ans de leur scolarité, un retard quasi impossible à combler.
Depuis le début du conflit, 478 écoles ont été attaquées. Les pays voisins et pays hôtes sont submergés par les écoliers et les étudiants qui intègrent les systèmes éducatifs locaux. D’énormes efforts sont consentis pour surmonter cette crise de l’éducation. Le travail acharné d’enseignants héroïques et la détermination des enfants syriens et de leurs familles ont contribué à assurer l’éducation de 5 millions d’enfants syriens.
La réponse de l’UNICEF aux besoins des enfants syriens et de leurs familles (en Syrie et dans les pays voisins) est l’une des plus importantes de l’histoire de l’organisation. Nos programmes d’intervention couvrent six pays où nos équipes continuent de répondre aux besoins de millions d’enfants.
Quelques exemples de nos actions :
• Plus de 3,3 millions d’enfants ont été vaccinés contre la polio en Syrie
• 750 000 enfants ont été immunisés contre la rougeole en Syrie et dans les pays voisins
• Plus d’un million d’enfants en Syrie et dans les pays voisins ont bénéficié d’un soutien psychologique,
• Près de 3 millions d’enfants ont eu accès à une éducation formelle ou non formelle
• Plus de 5,3 millions de personnes ont accès à l’eau potable.
Alors que la crise entame sa dixième année, nous sommes confrontés à une certaine lassitude de nos donateurs. Surtout maintenant que d’autres défis se posent à la planète.
Nous tenons à remercier tous nos donateurs : particuliers, fondations et États membres pour leur générosité sans précédent. Cette générosité ne va pas de soi et a sauvé la vie de nombreux enfants de Syrie. Bien que la réponse humanitaire ne résolve pas la crise syrienne, il est vital que nous continuions de recevoir un soutien pour aider les enfants vulnérables sur place ainsi que leurs familles et ce où qu’ils se trouvent. Nous continuons d’apporter un soutien égal aux communautés d’accueil dans les pays voisins.
La seule solution à la crise en Syrie passe par la voie diplomatique. En attendant, nous continuerons à tout mettre en œuvre pour fournir aux enfants syriens l’aide à laquelle ils ont droit.
L’UNICEF demande actuellement 610 millions d’euros pour ses programmes d’urgence en Syrie et dans les pays voisins.