Le droit à la participation, tel qu'il est énoncé à l'article 12 de la Convention internationale des droits de l'enfant, ne se réfère pas seulement à la "participation" au sens habituel du terme : "action à laquelle on participe". Il n'est ni un don ni un privilège exclusif. Le droit à la participation est un droit légitime de l'enfant qui repose sur des principes et des garanties stricts.
Que nous dit la Convention relative aux droits de l'enfant ?
Le droit à la participation des enfants (article 12) concerne le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant, les opinions de l’enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et à son degré de maturité. La Convention dit qu’il aussi faut donner à l’enfant la possibilité d’être entendu dans toute procédure judiciaire ou administrative l’intéressant, soit directement soit par l’intermédiaire d’un représentant ou d’un organisme approprié.
Chaque enfant a le droit de participer
Pour cela :
- Les enfants doivent être informés sur la manière dont leur participation va se dérouler ainsi que sur sa portée. Ils doivent comprendre quel impact ils peuvent avoir et qui va prendre la décision finale.
- Les enfants ne peuvent pas être forcés d’exprimer leur opinion et peuvent cesser de participer à n’importe quel moment.
- Les enfants doivent être bien préparés. Pour cela, il faut du temps et la collaboration des adultes. Il ne faut pas faire les choses « vite-vite ».
Pourquoi la participation des enfants est-elle importante ?
- Pour renforcer le respect de la démocratie.Dans une société démocratique, tous les citoyens ont le droit de participer, y compris les enfants et les jeunes.
- Car les enfants et les jeunes ont des choses importantes à dire. Chaque enfant est capable d’exprimer une opinion sur les questions qui le concernent. Il y a de nombreuses questions que même les très jeunes enfants sont capables de comprendre et sur lesquelles ils peuvent donner des avis sensés et proposer des nouvelles idées ou des solutions innovantes.
- Parce qu’ils sont les mieux placés pour exprimer un avis sur leur propre situation.Les intérêts des enfants sont souvent méconnus des adultes. Ecouter les enfants et les jeunes sur les questions qui les concernent contribue à l’élaboration de meilleures décisions. Leurs opinions, qui découlent de leur vision et de leurs expériences de la réalité, doivent être prises en compte. Cela contribue à un meilleur respect de tous leurs droits.
- Parce que c’est leur droit. Le droit à la participation n’est pas un cadeau, ni un droit ‘secondaire'. Il est à la fois un article de la Convention des droits de l’enfant, et un principe transversal pour garantir le respect de tous les autres droits des enfants. Les adultes ont le devoir de le respecter et d’accompagner les enfants et les jeunes dans l’exercice de ce droit.
Participer, c’est d’abord être bien informé sur les questions qui concernent les enfants.
Comment favoriser la participation des enfants et des jeunes ?
Peu importe le sujet, les enfants et les jeunes le droit d’avoir accès à une information adaptée à leur âge et à leurs spécificités (certains enfants ne maitrisent pas la langue ou la communication écrite).
- Les adultes peuvent informer les enfants : les parents et autres membres de la famille, les enseignants, les éducateurs, les professionnels de la santé, les avocats, les juges, etc.
- Les enfants peuvent également rechercher l’information de manière autonome. Leur premier réflexe sera peut-être de se connecter à Internet. Mais, attention, ce n’est pas toujours facile de faire le tri entre les infos et les intox… Ils devront peut-être demander de l’aide aux adultes de leur entourage.
- Des espaces, organisés par les enfants et/ou les adultes existent aussi (les conseils de participation dans les écoles, les Conseils des jeunes des communes, les Conseils des jeunes des communautés, des projets spécifiques à des associations ou maisons de quartiers, ...) Si ces espaces n’existent pas, les enfants ont le droit de s’organiser seul ou avec d’autres jeunes et/ou adultes pour faire entendre leur voix. Il existe beaucoup d’exemples de telles initiatives. Actuellement, les jeunes de Belgique et du monde entier font entendre leur voix en organisant des marches pour le climat.
A quoi faut-il faire attention ?
Des enfants et des jeunes se retrouvent parfois dans des situations où ils sont «utilisés » pour faire passer un message ou pour mener une action pour lesquelles ils n’ont été ni préparés, ni informés, ni consultés. C’est très grave car cela signifie que des adultes ne respectent pas leur droit à la participation et utilisent des enfants pour leurs propres objectifs.
Il peut aussi arriver que quelqu’un propose à des enfants de donner leur opinion sur un sujet sur lequel ils ne veulent pas s’exprimer. La participation doit toujours être volontaire. Le droit de participer c’est aussi le droit de dire non, de ne pas donner son opinion ou de décider de s’arrêter de participer même si on a donné son accord au début.
9 principes garantissent le droit à la participation des enfants :
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les enfants doivent être bien informés et préparés;
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les enfants ne doivent jamais être contraints à exprimer des opinions;
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les opinions de tous les enfants doivent être traitées avec respect;
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les enfants doivent avoir l’opportunité de s’exprimer sur des questions réelles qui les concernent;
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la participation des enfants nécessite un environnement adapté et des méthodologies de travail adaptées;
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la participation doit être inclusive et fournir une opportunité de faire entendre la voix des enfants les plus exclus;
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les adultes ont besoin d’être formés afin de soutenir la participation des enfants;
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toutes les précautions doivent être prises pour minimiser le risque de violence, d’exploitation, d’abus;
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les enfants doivent avoir la possibilité de participer au suivi des processus participatifs.