Chaque enfant a le droit à la participation. Chaque enfant a le droit d’être entendu à propos des questions qui le concernent. Son avis compte. C’est écrit noir sur blanc dans l’article 12 de la Convention relative aux droits de l’enfant, qui fête ses 30 ans cette année. Mais pour que les enfants puissent se forger une opinion, il est primordial qu’ils reçoivent suffisamment d’informations.
Le droit à la participation est aussi étroitement lié aux autres principes de la convention, notamment à l’intérêt supérieur de l’enfant et à la non-discrimination. L’intérêt supérieur de l’enfant précise que dans n’importe quelle décision qui concerne des enfants c’est l’intérêt supérieur des enfants qui doit primer sur tout le reste. Les enfants et les jeunes sont aussi les mieux disposés à éclairer les décisions prises au niveau individuel, collectif et politique.
Le coup d'envoi de la campagne
C’était un spectacle inhabituel à la gare centrale de Bruxelles. 150 hommes quinquagénaires, blancs, en costume, se sont réunis à 8h du matin, armés de pancartes recouvertes de nombreux slogans à propos de l’éducation, de la pauvreté, du climat, de la mobilité, des loisirs, des migrants et des réfugiés, et d’autres thèmes. Un spectacle insolite, qui cache une histoire plus insolite encore. Avec l’aide d’UNICEF Belgique, ces hommes de 50 ans ont été recrutés par des jeunes.
Pourquoi ?
Parce qu’il est avéré que les hommes blancs de 50 ans et qui portent un costume, sont ceux qu’on écoute le plus. Les jeunes peuvent donc se demander à juste titre : doit-on ressembler à des hommes blancs, de 50 ans, en costume, pour être entendus ?
Cette question est au cœur de la campagne d’UNICEF Belgique, qui rappelle, sous le hashtag #DoYouHearMeNow, le droit de chaque enfant d’exprimer ses opinions et qu’elles soient prises en considération dans les décisions leur concernant.
La campagne (en ligne) s'est terminée fin 2019. Elle encourageait les enfants et les adolescents à partager leurs opinions sur des thèmes qui leur tiennent à cœur, via une plateforme spécifique.
La chanson et le clip vidéo
La revendication d’être entendu ne se limite pas à la manifestation. La campagne s’adresse à des jeunes entre 13 et 18 ans, nous avons donc également utilisé des médias qui touchent ce groupe cible. En collaboration avec Le 77, Blu Samu et Pasi & Cloos, nous avons écrit une chanson et réalisé un clip vidéo : Do you hear me now ? Cette version contemporaine de la « chanson contestataire » sera partagée via tous les canaux possibles. Le but : faire entendre la voix des jeunes. Ils ont le droit d’avoir une opinion, le droit de participer, et le droit d’être écoutés. Même s’ils ne sont pas des hommes de 50 ans, en costume.
Les droits de l'enfant ont 30 ans
Depuis le 20 novembre 1989, la Convention relative aux droits de l’enfant est devenue le traité des droits de l’homme le plus ratifié au monde, et la norme en matière de protection des enfants.
La Convention relative aux droits de l’enfant traite de tous les sujets auxquels les enfants peuvent être confrontés, de leur naissance à leur 18e anniversaire. On y parle de l’école, de la maison, de la santé, de la religion, des parents et des amis. Mais aussi de la maltraitance infantile, du travail des enfants, de la guerre et de la séparation des parents.
L’idée centrale est que chaque enfant – où qu’il soit dans le monde – devrait pouvoir jouir des mêmes droits. C’est cette approche qui rend la Convention unique.
Depuis 1989, la création et la mise en œuvre progressive des droits des enfants ont contribué à améliorer la qualité de vie de millions d’enfants dans le monde. Chaque année cependant, à cause de la pauvreté, des inégalités, de la discrimination et de l’exclusion, des millions d’enfants se voient encore privés de leurs droits. La liste des défis à relever dans le domaine des droits de l’enfant reste trop longue. Les jeunes d’aujourd’hui sont confrontés à toute une série d’épreuves et de changements dans le monde, que leurs parents n’auraient jamais pu imaginer. Le climat change de façon spectaculaire. Les inégalités se creusent. Les technologies changent notre façon de voir le monde. Et les conséquences des guerres, des conflits et de la pauvreté se font sentir aujourd’hui, plus que jamais auparavant.