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Mise à jour : 16 janvier 2025
Depuis le début de la crise en 2011, les enfants et leurs familles luttent pour s'en sortir. Ils sont victimes de l'une des situations d'urgence les plus complexes au monde : une combinaison de conflits prolongés, de déplacements répétés, de crises économiques, d'épidémies et d'un tremblement de terre dévastateur. De nombreux enfants syriens n’ont même rien connu d’autre.
Une situation ayant eu un effet dévastateur sur l’économie du pays, plongeant près de 90% de la population dans la pauvreté. La plupart des familles ont vu leurs ressources s'épuiser, avec des possibilités d'emploi limitées, une forte augmentation des prix et des pénuries de produits de première nécessité. Confrontés à des difficultés accrues, certains foyers ont été contraints de se tourner vers les mariages et les travaux forcés, la malnutrition ou l'endettement. Des cas de figure catastrophiques qui ont un impact considérable sur le bien-être, le développement, la santé et la sécurité des enfants.
Malgré des années d'efforts humanitaires, l'accès aux services de base, à des infrastructures adéquates et à l'intégration économique restent des défis majeurs. Les hostilités dans le nord du pays se sont également intensifiées et sont, depuis 2018, plus meurtrières que jamais. Près de 14.700 enfants ont été tués ou blessés depuis le début du conflit.
Les récentes hostilités ont davantage aggravé la situation puisque plus de 627.000 personnes – dont plus de 275.000 enfants – restent nouvellement déplacées à travers le pays, principalement dans les gouvernorats d'Idleb et d'Alep. Environ 522.000 personnes déplacées après le 27 novembre sont retournées dans leur région d'origine. La précarité de la situation entrave considérablement l’aide humanitaire, surtout pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays et pour celles qui reviennent.
85% des ménages ont du mal à joindre les deux bouts, ce qui les rend plus dépendants de l'aide humanitaire et plus à même de mettre en place des stratégies de survie négatives, telles que le travail des enfants et une mauvaise alimentation. Près de 40% des hôpitaux et des centres de santé ne fonctionnent que partiellement ou pas du tout, tandis que les chocs climatiques et les coupures d'électricité aggravent la pénurie d'eau et augmentent l'insécurité alimentaire.
Quant aux dommages subis par les infrastructures essentielles du barrage de Tishreen et de la station d'eau d'Al Khafseh, ils ont considérablement réduit l'approvisionnement en eau de la ville d'Alep et de ses environs, ce qui affecte plus de 400.000 personnes.
L'UNICEF et ses partenaires restent présents sur le territoire syrien pour apporter une aide vitale aux enfants et aux familles. Un financement supplémentaire est essentiel pour rétablir l’aide nécessaire à près de 7 millions de personnes, dont 4,3 millions d'enfants. D'ici 2025, l'UNICEF espère récolter 488 millions de dollars pour apporter un soutien à long terme via la mise en place d'espaces d'apprentissage et de cliniques mobiles, ainsi que la fourniture de matériel de vaccination et de kits d'hygiène.
Aide apportée en 2024
- Le succès des tests de la station Ein Al Baida permettront de fournir de l'eau potable à plus de 260.000 personnes dans la ville d'Al-Bab et les villages environnants.
- Au cours de la dernière semaine de décembre 2024, 12.124 personnes – dont 6.935 enfants – ont bénéficié de consultations de soins de santé primaires.
- Toujours au cours de la dernière semaine de décembre 2024, l'UNICEF et ses partenaires ont soutenu l'accès à une éducation formelle et non formelle de qualité et la fourniture de matériel pour près de 32.069 enfants
- Au total, près d'1 million d'enfants ont bénéficié de soins de santé et près de 2,5 millions de soignant·es ont reçu le matériel nécessaire pour les aider.
- 1 million d'enfants ont eu accès à des services de nutrition, permettant un dépistage ainsi qu’un accès à des séances de sensibilisation pour une alimentation saine.
- 500.000 enfants ont bénéficié d'un soutien psychosocial.
- 14,5 millions de personnes ont eu accès à de l'eau potable et à des kits d'hygiène.
L'UNICEF demande la fin des combats afin que toutes les mesures possibles soient prises pour assurer la sécurité et le bien-être de chaque enfant en Syrie. Toutes et tous méritent de grandir en la paix et en sécurité. Nous devons donc faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger leur vie et leur avenir.
Pour la série de portraits de la VRTNWS « 10 ans de printemps arabe », la rédaction du journaliste de guerre Rudi Vranckx a réalisé ce reportage émouvant sur la vie de milliers d'enfants syriens qui ne connaissent pratiquement rien d'autre que la guerre, le chaos et la destruction.