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Mise à jour 12/04/2022
S'il figure parmi les états les plus récents de l'histoire, le Soudan du Sud n'échappe pourtant pas à l'une des plus graves crises humanitaires de la planète. Affectés par années de guerre civile, de conflits et de sécheresses, les habitants du Soudan du Sud se trouvent dans une situation extrêmement critique.
L’Indice de développement humain qui mesure le niveau de développement des pays classe le Soudan du Sud en 186e position sur 189 c’est-à-dire juste avant le Niger, la République centrafricaine et le Tchad. Les indicateurs du pays sont catastrophiques. De nombreux enfants sud-soudanais souffrent de faim, de la malaria, de pneumonies, de maladies diarrhéiques et n’ont souvent aucune possibilité d’étudier. Plus de 2 millions d’enfants aussi – soit plus de 70 % des enfants en âge de scolarité – ne vont pas à l’école.
L’accès à de l’eau potable est souvent exceptionnel. De nombreux bâtiments, des hôpitaux et les systèmes d’approvisionnement d’eau ont été détruits en grande partie par la guerre. La plupart de l’aide est acheminée par avion ou par bateau car les routes sont à peine carrossables et la présence de mines antipersonnel disséminées un peu partout rend les voies terrestres trop dangereuses.
Les enfants menacés de sous-alimentation
L’économie du pays est en net recul et pour bon nombre de Sud-Soudanais la recherche de nourriture constitue un défi de tous les instants. Les sécheresses répétées et les conflits récurrents ont généré une crise alimentaire chronique qui met la vie de nombreux enfants et de leurs mères en danger. Près de 60% de la population vit dans une insécurité alimentaire totale.
Le taux de malnutrition des enfants du Soudan du Sud a atteint un niveau alarmant. 1.4 million d’enfants souffrent de malnutrition aiguë modérée ou sévère.
L’UNICEF traite les enfants qui souffrent de sous-alimentation grave à l’aide d’une pâte nutritionnelle composée principalement d’arachides et complétée de vitamines et d’oligo-éléments. Avec à peine trois sachets de cette pâte par jour, il est possible de soigner et de remettre sur pied des enfants qui souffrent de malnutrition aigüe sévère.
L’impact de la guerre sur les enfants est énorme. De nombreuses jeunes filles sont l’objet d’agressions sexuelles, d’abus ou de mariages précoces.
De leur côté, les garçons ne sont pas mieux lotis. Ils risquent d’être recrutés de force par des groupes armés. Des milliers de jeunes Sud-Soudanais ont ainsi dû porter les armes et commettre des atrocités sans nom contre leur volonté.
L’UNICEF négocie avec les chefs de groupes armés afin de libérer des enfants dans leurs rangs. Depuis 2015, 3.739 enfants ont ainsi pu être « démobilisés ». Mais ces libérations ne sont qu’une première étape pour eux car un long chemin les attend avant de pouvoir redevenir des enfants à part entière et de se réinsérer complètement dans la société.
Les dérèglements climatiques rendent les précipitations plus imprévisibles au Soudan du Sud. Les inondations alternent de plus en plus avec des sécheresses. Les conséquences sont incalculables.
Le pays connaît régulièrement de graves inondations qui obligent de nombreuses personnes à fuir. La destruction des cultures par les eaux de crue, créent une situation d'insécurité alimentaire.
Beaucoup de latrines sont endommagées par la crue des eaux et contaminent de ce fait les sources d'eau ouvertes. Elles vont favoriser la propagation de maladies d'origine hydrique et les diarrhées. Victimes de nombreux épisodes de diarrhée, les enfants risquent alors de souffrir plus vite de malnutrition aiguë sévère. Enfin, les eaux stagnantes vont attirer les moustiques vecteurs de la malaria.
L’UNICEF aide les enfants qui sont victimes de la crise humanitaire qui touche le Soudan du Sud. Il tente d‘assurer leur protection et de leur donner accès aux soins de santé. Nous participons au processus de libération des enfants soldats et nous mettons tout en œuvre pour que les enfants puissent aller à l’école. En 2020, 795.473 enfants ont ainsi eu accès à l’éducation. Nous avons également traité 198.394 enfants contre la malnutrition aiguë sévère.