Lors de cette dernière période, nos efforts viseront à établir dans le monde entier une plus grande égalité entre les enfants et les personnes pour tenter de garantir à chaque enfant le respect de ses droits et à chaque fille et chaque garçon un accès égal aux services de base, à l'apprentissage et aux compétences, l'égalité des sexes étant au centre de ces préoccupations. Cette période nous confrontera aussi à un nombre croissant de catastrophes d'origines naturelle et humaines. Nous y consacrerons des budgets importants pour y répondre.

 

Dans chaque pays où il est présent, l’UNICEF met tout en œuvre pour obtenir des résultats durables en matière d’égalité entre les sexes pour les femmes et les enfants, y compris les adolescents. Notre travail part du postulat que des stratégies intelligentes et créatives et des solutions bénéficiant de ressources suffisantes peuvent engendrer un changement positif pour les filles comme pour les garçons, pour leur famille, comme pour leur communauté et leur pays.

Bénin. Margarette, 13 ans, est en classe de seconde et a créé avec ses amies d’école un club pour sensibiliser ses camarades à la santé sexuelle et reproductive, la gestion de l’hygiène menstruelle, la prévention de l’anémie chez l’adolescente mais aussi les violences relatives au genre. De cette manière, les jeunes libèrent la parole sur des sujets jusque-là tabous. En écoutant Margarette et ses amies, les garçons de leur classe appréhendent les difficultés auxquelles elles sont parfois confrontées. Les parents aussi comprennent mieux les droits des jeunes filles et leur apportent leur soutien.  ©UNICEF/Abdou

Aujourd’hui, le nombre de filles qui achèvent leur éducation primaire est plus élevé que jamais et la participation des femmes à la population active comme à la vie politique a augmenté dans de nombreuses régions. Malgré tout, les filles et les femmes doivent toujours subir quotidiennement des désavantages et des discriminations liées à leur sexe. Les Objectifs de Développement Durable adoptés en 2015 soulignent ce problème persistant et définissent un ensemble d’objectifs pour y répondre. L’éradication de la discrimination sexuelle et la garantie des droits et des chances des femmes et des filles figurent toujours parmi nos principales priorités.

Depuis 1924, où l’activiste Eglantyne Jebb intercédait en faveur de l’enfance pour réclamer «certains droits pour les enfants et œuvrer en faveur de leur reconnaissance universelle» jusqu’au 20 novembre 1989, date à laquelle la Convention relative aux droits de l’enfant a été adoptée par consensus par l’Assemblée générale des Nations unies, il aura fallu franchir beaucoup d'obstacles et concilier de nombreux points de vue pour qu’émerge enfin sur la scène juridique internationale un traité qui garantissent ses droits à chaque enfant.

L’actrice Liv Ullmann, ambassadrice de bonne volonté de l'UNICEF, accompagnée de James P. Grant, directeur général de l'UNICEF, lors de la cérémonie de signature de la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant. © UNICEF/UNI39404/Mera

La Convention relative aux droits de l’enfant est le traité sur les droits de l’homme le plus largement adopté dans le monde. Depuis, trois protocoles facultatifs se sont adjoints à la Convention notamment ceux qui se rapportent à la protection des enfants contre l’implication dans des conflits armés et l’exploitation sexuelle.

La Convention et ses protocoles octroient aux enfants une place solide en tant que membres de la société, et reconnaissent pleinement leur droit à une existence décente et sans danger. Depuis plus de 30 ans la Convention renforce et codifie l’action de l’UNICEF en faveur des droits de chaque enfant, partout dans le monde.

Aujourd’hui, au 21e siècle, les défenseurs des droits de l’enfant peuvent s’appuyer sur des traités et accords internationaux concernant exclusivement l’enfance et l’adolescence. Ces textes portent sur des engagements explicites visant à protéger les enfants de la violence, de l’exploitation et des mauvais traitements. Ils stipulent que, même dans des situations de conflit armé, les droits des enfants doivent être respectés, et que leur vie et leur sécurité doivent être protégées.

L’UNICEF a joué un rôle structurant dans l’élaboration de ces engagements mondiaux, en aidant les pays à les intégrer dans leur législation nationale et en soutenant leur mise en place et leur supervision.

Cependant, des millions d’enfants, qui bénéficient d’une protection juridique, voient malgré tout leurs droits bafoués, et plus précisément lors de conflits armés ou en raison de la pauvreté.

L’UNICEF va alors encore élargir son mandat notamment à la faveur de l’Année internationale de l’enfant (1979). Nos programmes vont cibler les enfants des bidonvilles et des quartiers de squatters afin d'apporter des services de base à ces enfants. Dans les pays à revenu élevé, les Comités nationaux pour l’UNICEF feront entendre leur propre voix en dénonçant les mauvais traitements associés au travail des enfants, et en s’attaquant aux foyers de pauvreté. Nous allons aussi développer des programmes pour les enfants subissant les conséquences de la guerre ou contraints d'y participer de manière active.

Fort d’une expérience de plus de 75 ans forgée dans l’Europe de l’après-guerre, l'UNICEF avait déjà affronté des crises majeures : le Biafra (1967), le  génocide cambodgien (1979), la famine en Ethiopie (1984-85), la crise du Salvador en 1985, ... Ces urgences vont connaître une escalade durant nos dernières décennies avec le génocide rwandais (1994), l’Afghanistan (2001 et 2021), le Tsunami (2004), la Syrie (depuis 2010), les tremblements de terre en Haïti (2010 et 2021), le Yémen (depuis 2016) et … la COVID-19 actuellement.

Ces catastrophes naturelles, ces conflits armés mais aussi ces situations d’urgence silencieuse telles que des famines, des maladies continuent de toucher des enfants dans le monde entier, notamment ceux qui ploient déjà sous le fardeau de la pauvreté.

En abattant les barrières séparant l’action humanitaire du travail de développement durable, l’UNICEF ambitionne de renforcer les systèmes qui offrent des services critiques aux enfants et aux familles avant, pendant et bien après le déclenchement de crises. Grâce à ce soutien, les communautés sont désormais mieux préparées en cas d’urgence et plus à même de résister lorsqu’une catastrophe survient.

Contrairement au dicton « Si tu veux la paix, prépare la guerre », l’UNICEF met tout en œuvre pour désamorcer les conflits en développant le concept d’éducation à la paix auprès des jeunes et ce de diverses manières. Des initiatives aux résultats très concluants avaient déjà vu le jour au Liban. Elles seront renouvelées et perfectionnées au Rwanda, après le terrible génocide.

En savoir plus sur nos actions dans les situations d'urgence

1994: Rwanda

Le conflit civil de 1994 au Rwanda, qui a tué environ un million de personnes - dont 300.000 enfants - a dévasté les infrastructures du pays, poussé deux millions de personnes dans des camps de réfugiés dans les pays voisins et déplacé 350.000 autres à l'intérieur du Rwanda. Durant cette crise, l’UNICEF a apporté une aide directe à tous les réfugiés mais s’est aussi employé à protéger les enfants ayant perdu leurs parents ou ayant été séparés d’eux. Nous sommes venus en aide également à de nombreux enfants souffrant de traumatismes physiques et/ou psychologiques.

Nous avons continué à soutenir et à encourager les jeunes pour qu’ils œuvrent en faveur de changements sans violence, qu’ils résolvent pacifiquement les conflits et qu’ils fassent preuve de compréhension mutuelle face aux problèmes et aux difficultés. C’est en nous inspirant de ce travail que nos efforts pour la protection des enfants ne sont pas seulement restés réactifs, mais vont aussi devenir aussi proactifs.

2004: le Tsunami avec un T majuscule

Le 26 décembre 2004, un séisme d'une violence exceptionnelle dans l’océan Indien va déclencher un tsunami dévastateur qui fera plus de 200.000 victimes.

L’UNICEF fournira une aide d’urgence et une aide à la reconstruction complète dans le cadre de l’une des plus grandes opérations de secours de son histoire. Durant les trois années qui ont suivi le Tsunami et durant lesquelles il a développé des programmes de relèvement et de reconstruction, l'UNICEF est parvenu à améliorer la vie de plus de 6 millions d’enfants et de femmes.

La pandémie VIH/SIDA

Alors qu’il aborde de manière frontale des questions cruciales comme les mines antipersonnel, les armes à sous-munitions qui tuent et mutilent des milliers d’enfants, qu’il collabore avec tous les pays où il est présent pour éradiquer les violences faite aux enfants sous la forme de l’exploitation au travail, par exemple, qu’il sensibilise les communautés aux mutilations génitales féminines, aux mariages précoces, à l’infanticide féminin, l’UNICEF tente parallèlement d’enrayer la pandémie de VIH/SIDA.

Lorsque le VIH/SIDA est apparu dans les années 80, il risquait, comme la COVID-19 aujourd’hui, d’anéantir de nombreuses années de progrès. L’engagement de l’UNICEF dans la prévention et le traitement du VIH et du SIDA ainsi que dans la mobilisation contre cette maladie a évolué au fil des ans, tout comme la prise de conscience des répercussions sociales et économiques du virus. Aujourd’hui, nous travaillons selon 4 axes prioritaires :

  • Prévenir la transmission du VIH entre la mère et l’enfant grâce à une extension des conseils, du dépistage volontaire et un accès à un traitement prophylactique par médicaments ARV pour les femmes contaminées par le VIH ;
  • Fournir des traitements pédiatriques en augmentant l’accès des enfants aux ARV ;
  • Prévenir la contamination chez les adolescents et les jeunes adultes grâce à l’éducation, aux conseils, au dépistage volontaire et à d’autres mesures ;
  • Protéger et soutenir les enfants touchés par le VIH, y compris les 13,4 millions d’enfants de moins de 18 ans qui ont perdu un ou deux parents à cause du SIDA.

Actuellement, un enfant ou adolescent est infecté par le VIH/SIDA toutes les deux minutes dans le monde. L’Afrique subsaharienne représente 89 % des nouvelles infections pédiatriques et 88 % des enfants et adolescents séropositifs dans le monde. Les adolescentes sont six fois plus susceptibles d'être infectées par le VIH que les garçons.

Myanmar. Sensibilisation des jeunes au VIH/SIDA lors du célèbre festival birman de Taung Pyone. « Nous avons pu acquérir de nombreuses connaissances sur les questions en matière de VIH/SIDA, en venant à ce stand d'exposition. La partie la plus excitante a été de gagner des t-shirts en répondant à des quiz sur différentes questions relatives à la santé", explique Kyaw Nay Soe, 16 ans. L'adolescent est venu visiter le stand de sensibilisation au VIH/SIDA et écouter les conseils sanitaires mis en place par le Programme national de lutte contre le SIDA soutenu par l'UNICEF. ©UNICEF/UN059872/Zar Mon

Avec nos partenaires, nous luttons depuis près de quatre décennies pour arriver à une génération libérée du SIDA.

2010 : Haïti après le terrible tremblement de terre

Une histoire qui nous fait dire : « Nous savons pourquoi nous sommes là »

© UNICEF/S. Noorani

Iste Mui tient sa fille Sterling dans ses bras et parle avec Marie de la Soudière, spécialiste de la protection des enfants de l’UNICEF. Il vient de retrouver sa petite Sterling après avoir été séparé d’elle pendant plus d’un mois. La fillette de cinq ans qui vivait avec son père avait perdu ses repères et s’était perdue en allant acheter du pain quelques jours après le séisme. Sterling fut alors recueillie par une famille d’accueil temporaire. Lorsque Marie a appris sa situation, elle et Wersner Gesegen (sur la photo en bas, à droite de Marie), un bénévole de l’organisation Save the Children formé pour retrouver les enfants perdus, ont commencé à parler avec Sterling et sa famille d’accueil.

Ils ont demandé à la fillette de dessiner tout ce dont elle se souvenait : sa maison, des personnes qu’elle connaissait, des détails à propos de son environnement. Cette méthode de reconstruction de la mémoire après un choc important avait déjà fait ses preuves. Ce faisant, Sterling s’est souvenue du nom de son instituteur, de détails précis à propos de ses frères et sœurs. Avec toutes les infos recueillies, Marie et Wersner sont parvenus à contacter le papa de Sterling qui s’est empressé de venir en taxi-moto. «Je n’avais pas assez pour payer la course », dit celui-ci, «Mais j’ai dit au chauffeur : fonce et conduis-moi à ma fille!»

2016 : Crise des réfugiés et des migrants

L'histoire a parfois tendance à se répéter. Plus de 70 ans après notre création, nous nous sommes retrouvés à aider des enfants réfugiés et migrants en Europe. Ces enfants et ces adolescents, qui ont souvent connu de grands périls, se retrouvent facilement exposés à l’exploitation dans les pays où ils transitent ou s’installent. Les déplacements récents de population ont atteint une ampleur inégalée depuis la Seconde Guerre Mondiale.

©UNICEF/Omar Sanidiki

L’UNICEF répond aux besoins essentiels des enfants réfugiés et migrants en leur procurant des vêtements, des chaussures et des couvertures, ainsi que des aliments appropriés pour les nourrissons, du matériel éducatif et récréatif pour les enfants en âge de scolarité. Nous aménageons aussi des espaces adaptés où les enfants peuvent oublier un moment tout ce qu’ils ont vécu de traumatisant pour jouer, se détendre et s’adonner aux joies de l’enfance. Enfin, nous veillons à la protection des enfants non accompagnés et à leur réunion avec leur famille. Notre action ne se limite pas au continent européen. Tant que les enfants seront victimes ou devront fuir les conflits, la violence, les mauvais traitements et l’exploitation, nous poursuivrons nos actions pour les protéger et leur venir en aide dans chaque région.