À mi-parcours de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) dont l’échéance est fixée en 2030, les deux tiers des indicateurs ayant trait aux enfants ne sont pas sur la bonne voie pour atteindre les cibles prévues, avertit l’UNICEF dans un rapport publié aujourd’hui.
D’après ce rapport, intitulé Progress on Children's Well-Being: Centring child rights in the 2030 Agenda (Progrès en faveur du bien-être des enfants : Placer les droits de l’enfant au cœur du Programme 2030), seuls 11 pays abritant à peine 6 % de la population infantile mondiale (soit 150 millions d’enfants) ont atteint 50 % des cibles en faveur des enfants – le niveau de concrétisation le plus élevé observé jusqu’ici à l’échelle du globe.
Si les progrès continuent à ce rythme, seuls 60 pays (dans lesquels vivent tout juste 25 % de la population infantile mondiale) auront atteint les cibles fixées à l’horizon 2030. Une situation qui laissera de côté environ 1,9 milliard d’enfants dans 140 pays.
Publié en amont de la Semaine de haut niveau de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations Unies et du Sommet sur les ODD, qui se tiendront à New York, le rapport fait le point sur les progrès enregistrés à ce jour au regard des indicateurs ayant trait aux enfants dans les ODD* – des objectifs mondiaux adoptés par les États Membres des Nations Unies en 2015 en vue d’éliminer la pauvreté, de réduire les inégalités, et de promouvoir la paix et la prospérité à l’horizon 2030.
S’appuyant sur plus de deux décennies de données couvrant quelque 190 pays, cette analyse compare la situation actuelle de chacun d’eux aux cibles à atteindre d’ici à sept ans, et met au jour les défis à relever et les possibilités à saisir pour accélérer l’action menée. Les conclusions brossent un tableau mitigé faisant état à la fois d’avancées et de reculs par rapport aux objectifs mondiaux.
D’après le rapport, un développement accéléré est possible en faisant preuve d’un fort engagement national, en adoptant des politiques efficaces et en mettant en place des financements adaptés, comme en témoigne la rapidité des progrès accomplis dans certains pays à revenu faible ou intermédiaire de la tranche inférieure.
Au vu des données disponibles jusqu’en 2021, par exemple, le Cambodge, l’Inde, le Maroc, le Rwanda et l’Ouganda, entre autres, ont régulièrement progressé vers la réalisation de plusieurs ODD en faveur des enfants, et ce, principalement grâce au déploiement d’efforts ciblant des domaines propices à l’amélioration simultanée de divers indicateurs. Néanmoins, ces pays ont eux aussi encore beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre les cibles prévues et doivent maintenir leur rythme de progression, voire l’accélérer davantage.
Le monde continue de subir les répercussions de crises multiples (COVID-19, changements climatiques, conflits, crises économiques) qui enrayent ou inversent des années de progrès. À titre d’exemples, la pandémie récente a directement contribué à une défaillance historique des services de vaccination, et la pauvreté des apprentissages a augmenté dans un tiers des pays à revenu faible et intermédiaire au cours des dernières années. Les objectifs en matière de protection contre les mauvais traitements, d’éducation et d’élimination de la pauvreté sont ceux qui accusent le plus de retard.
Pour atteindre les cibles fixées d’ici à 2030, les pays marquant actuellement le pas devront accélérer les progrès à un rythme sans précédent. Les données probantes indiquent que tout investissement en faveur des droits de l’enfant s’accompagne de résultats pérennes pour les sociétés, les populations et la planète, ce qui s’explique par le fait que les interventions durant la petite enfance sont celles qui contribuent le plus à lutter contre la faim, la pauvreté, les problèmes de santé et les inégalités.
Alors que les dirigeants du monde entier s’apprêtent à se réunir cette semaine pour faire le point à mi-parcours de la réalisation des ODD, l’UNICEF appelle les pays à placer les droits de l’enfant au cœur de leurs priorités et à prendre des mesures historiques pour accélérer les progrès, notamment en :
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Renforçant l’engagement politique à l’échelle nationale. Les gouvernements doivent accroître de manière significative et pérenne les dépenses sociales dans des domaines tels que la santé, l’éducation et la protection sociale ;
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Fixant des objectifs ambitieux et réalistes et en mettant en œuvre les mesures nécessaires pour les concrétiser. Il s’agit entre autres d’adapter les cibles mondiales au contexte local en tenant compte des capacités techniques, stratégiques, financières et des systèmes de gouvernance, afin d’entreprendre des actions réalisables et de rectifier la trajectoire en vue d’une accélération soutenue des progrès vers les ODD ;
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Privilégiant les connaissances et les données probantes en faveur des enfants. Pour ce faire, il convient de promouvoir des partenariats solides et une collaboration renforcée entre les parties prenantes pour faciliter la collecte, le partage et l’utilisation des données, dans l’optique de déterminer les efforts concrets à déployer pour atteindre les cibles des ODD ;
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Renforçant l’engagement à laisser une planète habitable pour chaque enfant. Les gouvernements et la communauté internationale doivent augmenter les investissements destinés à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques ;
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Veillant à ce que les mécanismes de financement appuient l’accélération des progrès. Une telle approche suppose de chercher des solutions de financement novatrices, à l’échelle nationale et internationale, visant à donner la priorité aux résultats, à renforcer l’équité et l’efficacité, et à favoriser la réalisation d’investissements ciblés dans des domaines transversaux.